Emmanuel Macron a déclaré ce mardi être décidé à « emmerder » les non-vaccinés, alors que le texte sur le pass vaccinal donne lieu à un débat houleux à l’Assemblée. Ses opposants politiques ont immédiatement dénoncé les propos du président qui font actuellement tollés.
Dans un entretien avec les lecteurs du Parisien, le président de la République s’est montré encore plus incisif envers les personnes non-vaccinées contre le Covid-19. « Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, etc. », a-t-il déclaré. Des propos vigoureusement condamnés par toutes les oppositions.
Des propos polémiques
Ces mots crus ont valu au locataire de l’Élysée, toujours pas déclaré candidat à sa réélection malgré son « envie », de voir ses adversaires politiques se liguer contre lui. « Il fait de la vaccination un référendum pour ou contre Macron. Il en fait un plébiscite, ça c’est une faute politique », a dénoncé le candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot, invité de Ruth Elkrief sur LCI. « Vous pensez qu’en les insultant il va les convaincre de se faire vacciner ? Il aime bien faire des petites formules, ça fait buzzer. Ça montre une fois de plus son mépris pour les Françaises et les Français. (…) Les Français, on en marre d’être divisés. »
« Emmerder les non-vaccinés », une drôle de priorité du président de la République selon Julien Aubert, député Les Républicains du Vaucluse. “Vous avez un président de la République qui se dit voilà, mon objectif de politique, c’est de prendre une partie de la population et de passer mon temps à leur pourrir la vie, que ce sont des sous-citoyens et il estime que l’Etat doit être utilisé pour les harceler, les emmerder. Ça donne froid dans le dos”, estime-t-il.
Selon lui, le président doit s’excuser auprès des millions de Français qu’il a insultés. Ces propos sont indignes de la fonction présidentielle pour Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France. « Insulter des millions de Français tout simplement parce qu’ils ne veulent pas se voir injecter un produit expérimental dans le corps, c’est tellement minable. Ce n’est vraiment pas la fonction du président. D’abord au nom de quoi un homme peut pourrir la vie de millions de Français ? Je ne sais pas si on réalise la gravité de ces paroles et leur immaturité », insiste-t-il.
« Un Président ne devrait pas dire ça »
« Le Président maîtrise-t-il ce qu’il dit ? L’OMS dit ‘convaincre plutôt que contraindre’. Et lui? ‘Emmerder davantage’. Consternant », a déploré sur Twitter le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Le candidat PCF Fabien Roussel, lui, a fustigé un « propos indigne et irresponsable du président de la République. » « Sept millions de Français vivent dans des déserts médicaux et sont éloignés des soins, comme du vaccin. Il les ’emmerde’ aussi ? », s’est-il interrogé dans un tweet.
« Un Président ne devrait pas dire ça », a écrit Marine Le Pen, en référence au titre du livre des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans lequel François Hollande se livrait à des confidences explosives. « Le garant de l’unité de la Nation s’obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron est indigne de sa fonction », a poursuivi la candidate RN, pointant plus tard « une faute politique, mais aussi une faute morale lourde. »