« La démocratie n’est pas un prétexte de pagaille… « , Patrice Talon
Devant les députés, à l’occasion de son dixième et dernier message sur l’état de la Nation, le président de la République, Patrice Talon, a dressé un bilan politique largement dominé par la défense des réformes engagées au cours de ses deux mandats.
Patrice Talon, président de la république du Bénin @ Twitter présidence
Un exercice de vérité au cours duquel le chef de l’État a martelé que la démocratie ne saurait être assimilée au désordre ni servir de prétexte à la pagaille et à l’instabilité.
Face à la représentation nationale, Patrice Talon est revenu sur des réformes souvent critiquées par l’opposition, qu’il a qualifiées de nécessaires au regard des insuffisances héritées du processus démocratique amorcé en 1990. Selon lui, la Conférence nationale des forces vives de la Nation, malgré son caractère fondateur, n’avait pas prévu toutes les dispositions permettant d’assurer durablement une gouvernance vertueuse et une classe politique responsable.
Le président a reconnu qu’à l’époque, l’espoir avait été nourri que les acquis de cette conférence suffiraient à instaurer une bonne gouvernance et à prévenir les dérives politiques. Mais, a-t-il souligné, cette conviction s’est révélée illusoire. Les réalités de l’exercice du pouvoir ont mis en lumière des failles structurelles qu’il a jugé indispensable de corriger.
C’est dans cette logique, a-t-il expliqué, que sont intervenues les différentes réformes politiques et institutionnelles de 2018, 2019, puis celles de 2024 et 2025. Des réformes destinées, selon lui, à réorienter la démocratie béninoise vers sa finalité première, celle de servir l’intérêt général et non les avantages d’une minorité d’acteurs politiques.
Pour Patrice Talon, ces transformations ont permis de mettre fin à une conception de la démocratie réduite à la seule capacité de mobilisation populaire, sans exigence de compétence ni de responsabilité. Gouverner un État, a-t-il insisté, ne peut plus relever de l’improvisation ou du simple rapport de force.
À ses yeux, les réformes engagées ont introduit une nouvelle exigence dans la gestion des affaires publiques. Diriger le Bénin suppose désormais d’en avoir la capacité, la légitimité et le mérite. Une évolution qu’il présente comme essentielle pour préserver la stabilité institutionnelle, renforcer l’autorité de l’État et inscrire le pays dans une dynamique de développement durable.