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Invasion de l’Ukraine: la Russie menacée d’une « bombe atomique » financière, le SWIFT

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Alors que la Russie a donné son feu vert à une opération militaire en Ukraine, l’Occident a immédiatement répondu par un train de sanctions économiques. Parmi les menaces de sanctions brandies contre le Kremlin figure la « bombe atomique » financière qu’est l’exclusion des banques russes du réseau Swift. De quoi s’agit-il et quelles en seraient les conséquences ?

Interdiction d’accéder aux marchés financiers pour les autorités russes ce qui prive le pays de financement pour sa dette souveraine, interdictions de visas et avoirs gelés pour certaines personnalités russes, suspension par l’Allemagne du gazoduc Nord Stream 2…Une première salve de représailles qui pourraient en entraîner d’autres, ont déjà prévenu les autorités américaines et européennes.

Parmi les pistes envisagées de part et d’autre de l’Atlantique, il y a l’exclusion des entreprises russes du réseau interbancaire Swift. Une menace qualifiée « d’arme nucléaire » par les Etats-Unis. Si la France souhaite bannir la Russie du système bancaire Swift, l’Allemagne, l’Italie et la Hongrie ont émis des réserves. L’ancien président au Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, dénonce des capitales qui « se déshonorent ».

Qu’est-ce que Swift ?

Le terme Swift est l’acronyme de “Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication” (orthographe correcte : SWIFT) – une coopérative internationale basée en Belgique qui utilise son réseau de télécommunications (le réseau Swift) pour échanger des messages entre les institutions financières du monde entier. En bref : Le réseau Swift permet d’effectuer des paiements internationaux à travers le monde en utilisant un système uniforme. Des centaines de milliards de dollars transitent chaque jour par le système. Selon la société, le réseau est utilisé par plus de 11 000 banques, sociétés d’investissement et sociétés dans plus de 200 pays.

La majorité des membres du système SWIFT sont les banques, mais il est également utilisé par les établissements de trading, les courtiers en bourse et en valeurs mobilières, des systèmes de compensation, des organismes de gestion de placement et bien plus encore. Pour devenir membre du système SWIFT (ainsi que d’en acquérir des actions et un droit de vote que confère l’adhésion), l’institution doit détenir une licence bancaire.

300 banques et institutions russes membres

Concrètement, ce système permet par exemple à un pays comme l’Allemagne de régler électroniquement ses achats de gaz russe, sans avoir à payer en liquide à Gazprom. Selon le site de l’association nationale russe Rosswift, la Russie est le deuxième pays après les Etats-Unis en nombre d’utilisateurs de ce système, avec quelque 300 banques et institutions russes membres.

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Bloquer un pays de ce système est considéré comme une « arme nucléaire économique », tant l’impact est important sur les relations économiques de ce pays avec le reste du monde. Mais débrancher un Etat de Swift, c’est aussi empêcher ses propres banques de faire des transactions avec les banques du pays puni.

Une arme à double tranchant pour l’Occident

Cette sanction, qualifiée par les États-Unis « d’arme nucléaire », ne serait pas une première. Elle a déjà été effective après les essais de tirs de missile de la Corée du Nord en 2017, puis contre l’Iran entre 2012 et 2016 et rétablie en 2018 par Donald Trump. Elle avait été également envisagée contre la Russie lors de l’annexion de la Crimée en 2014.

De fait, l’exclusion de la Russie pourrait encourager le Kremlin à accélérer le développement de ce réseau alternatif de transferts d’informations bancaires au détriment des transactions en dollars réalisées avec Swift. Si l’hégémonie du billet vert n’est pas remise en cause, l’émergence d’un réseau parallèle ne serait pas une bonne nouvelle pour Washington, d’autant plus que les Russes ont pour ambition d’intégrer leur système avec le service équivalent chinois, le CIPS (Cross-Border Inter-Bank Payments System).

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À terme, l’objectif russo-chinois est d’embarquer dans ce nouveau réseau des pays émergents comme l’Inde et l’Iran et d’affirmer leur indépendance vis-à-vis des institutions financières américaines. Enfin, cette sanction mettrait en difficulté de nombreuses entreprises européennes, solidement implantées en Russie. Fermer la porte de Swift aux banques russes a donc tout d’une arme à double tranchant. Désastreuse pour l’économie russe, cette décision pourrait aussi se retourner contre les Occidentaux. Alors que les marchés financiers s’affolent depuis l’invasion russe de l’Ukraine, les États-Unis vont sans doute réfléchir à deux fois avant d’appuyer sur le bouton rouge de cette « arme nucléaire ».

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