Le Cameroun déclare Jean-Marc Berthon, ambassadeur français de la cause LGBT+, persona non grata. Et pour cause, l’ambassadeur français prévoit faire une conférence sur l’homosexualité au cours de la visite du 27 juin au 1er juillet prochains au Cameroun. Et Yaoundé n’entend pas se laisser faire.
Si la France a interdit la polygamie dans l’article 147 de son code civil et prévoit même expulser les africains polygames vivant sur son territoire, elle n’entend pas que les autres peuples interdissent des pratiques que ces derniers jugent indigne de leur tradition. Au Cameroun, l’ambassade de France à Yaoundé demande au ministre des affaires étrangères de recevoir leur ambassadeur en charge des droits LGBT+, dans l’intention de discuter de la situation des droits des personnes LGBT dans ce pays où l’homosexualité est encore criminalisée.
Un « non » catégorique de Yaoundé
En réponse à cette demande, le ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex) a suggéré à son collègue de l’Administration territoriale (Minat), d’interdire cette conférence sur l’homosexualité de Jean-Marc Berthon, ambassadeur français pour les droits des personnes LGBT+. Parallèlement, le ministre camerounais des Relations extérieures a saisi par note verbale, l’ambassadeur de France au Cameroun, Thierry Marchand, pour lui signifier sa désapprobation au sujet de l’objet de cette visite.
Pour Lejeune Mbella Mbella « le gouvernement désapprouve ces activités annoncées ». Le ministre ,qui indique par ailleurs avoir notifié l’ambassadeur de France des réserves de Yaoundé par note verbale, rappelle que « la position du gouvernement sur la question de définition du genre, de l’orientation et de l’identité sexuelle est claire et dénuée de tout débat au Cameroun ». Il n’est pas possible possible de parler des personnes LGBT au Cameroun, souligne t-il , d’autant que le « fait est qualifié de crime de droit commun » conclut le ministre. A noter qu’en France, la délivrance d’un titre de séjour aux polygames est déjà interdite.