La pression migratoire aux portes de la Pologne se poursuit. L’Union européenne s’apprête à frapper la Biélorussie de nouvelles sanctions, pour avoir orchestré cette crise migratoire.
La Biélorussie est sous la menace de nouvelles sanctions européennes, alors que deux à trois mille migrants restent massés à la frontière polonaise, sous un froid glacial. Ce lundi 15 novembre 2021, les différents ministres des Affaires étrangères de l’Europe se réunissaient à Bruxelles. Face à l’escalade de la pression migratoire aux frontières polonaises, l’objectif des 27 reste de trouver un accord sur l’élargissement des sanctions imposées au Bélarus. C’était sans compter la prise d’assaut de centaines de migrants d’un poste frontalier fermé entre la Pologne et la Biélorussie au même moment.
« Nous nous sommes mis d’accord sur l’adoption d’un nouveau train de sanctions […]. Il sera finalisé dans les prochains jours », a annoncé ce lundi le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, à l’issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept à Bruxelles. Ces sanctions toucheront « un nombre important de personnes » et d’entités, a-t-il insisté, sans préciser leur nombre ni leur identité. Une liste des personnes et entités concernées par un gel des avoirs et des interdictions de voyager devrait être finalisée dans les semaines à venir.
« Une traite d’êtres humains utilisée comme outil de guerre »
Bruxelles accuse le régime du président Loukachenko d’avoir orchestré cet afflux de migrants du Moyen-Orient pour se venger des sanctions occidentales introduites après la répression de manifestations contre le régime biélorusse. Le nouveau cycle de mesures punitives devrait cette fois s’élargir aux compagnies aériennes – dont la compagnie nationale Belavia – et aux différents acteurs impliqués dans ces transferts migratoires.
La fermeté de l’Union européenne est saluée par le président de la commission des affaires européennes au Sénat, Jean-François Rapin (LR). «Â Il faut vraiment agir sur le régime de Loukachenko, car cette façon de faire du trafic d’êtres humains, d’utiliser leur misère, pour faire pression sur les pays de l’Union européenne, c’est scandaleux », explique-t-il à Public Sénat. Le discours de sévérité des Européens pourrait payer, selon lui. «Â Je pense que cela s’avère être efficace, car les compagnies aériennes semblent attentives à qui elles embarquent dans les avions. » Le 11 novembre, l’Irak a annoncé un premier vol de rapatriement de volontaires. La Turquie a également interdit de vols vers le Bélarus aux passagers syriens, irakiens ou encore afghans.