Dans un communiqué, ce mardi, le vice-président de la transition politique au Mali, le Colonel Assimi Goita, a expliqué ce qui a conduit à l’arrestation du président de la transition, Bah N’Daw, et de son Premier ministre, par les militaires.
Suite à une crise de plusieurs mois au plan national, prenant en compte des grèves et manifestations diverses des acteurs sociaux et politiques, le gouvernement dirigé par Monsieur Moctar OUANE, s’est montré incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux, indique le communiqué.
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Dans la foulée et de façon unilatérale, poursuit le communiqué, le président de la transition a accepté la démission du gouvernement et reconduit immédiatement le Premier ministre avec pour mandat d’aller à la formation d’un nouveau gouvernement. « La conséquence a été une consternation générale marquée par la persistance des grèves de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), dont l’issue est finalement une grève illimitée. Cet état de fait constitue une véritable asphyxie de l’économique malienne et, partant, la garantie d’une instabilité aux conséquences incommensurables », souligne le document.
« Une volonté manifeste de violer la charte de transition »
« Dans les démarches de constitution d’un nouveau gouvernement le premier ministre nouvellement reconduit a établi une liste de gouvernement en accord avec le président de la transition sans concertation avec le vice-président en charge des prérogatives à lui conférées par la charte, à savoir, la Défense et la Sécurité », peut-on lire dans le communiqué, qui dénonce une volonté manifeste d’aller vers la violation de la Charte de la transition.
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« Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du premier ministre d’aller vers une violation de la charte de transition, contrairement au serment prêté lors de son investiture le 25 septembre 2020. Nonobstant les interpellations et négociations diverses engagées par le vice-président auprès des chefs d’Etat de la sous-région et de certaines chancelleries présentes au Mali en vue d’amener le Président de la transition et le premier ministre à respecter les prescriptions de la charte de transition, ceux-ci sont restés persistants dans leur posture », ajoute le communiqué.
« Obligation d’agir »
« De par le serment prêté en même temps que le président de la transition et tenu par l’engagement patriotique pris devant le peuple malien, ainsi que devant les forces de défense et de sécurité, le vice-président de la transition s’est vu dans l’obligation d’agir pour préserver la charte de transition et défendre la république, prérogatives du Président et son premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation », a expliqué Assimi Goita.
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Pour finir, le vice-président de la transition a rassuré le peuple malien et la communauté internationale que le processus de transition suit son cours normal et que les élections prévues, se tiendront courant 2022. « En cette circonstance, le Vice-président de la transition invite les populations à vaquer librement à leurs occupations et les rassure de l’engagement indéfectible des Forces armées, de défense et de sécurité, à préserver l’intérêt supérieur du peuple malien, conformément à l’esprit et à la lettre de la Charte de transition. Au demeurant, le Vice-président de la transition tient à préciser que le processus de transition suit son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022 », conclut le communiqué.