Côte d’Ivoire : au cimetière d’Adjamé-Bingerville, un corps empêché d’être enterré

Cette affaire est, pour le moins, insolite. Mercredi 30 mars 2022, une foule s’était massée à l’entrée du cimetière d’Adjamé-Bingerville, à Abidjan, rapportent les médias locaux. Selon les sources d’information, une famille, qui voulait enterrer l’un des siens, s’est vu refuser l’accès au cimetière. Les sources précisent que la personne décédée était la mère d’Ako Bénieh, magistrat-colonel et directeur de la législation militaire, originaire du milieu.

Selon Ako Bénieh, cité par les médias, cet incident serait le résultat d’une mésentente, liée à la chefferie traditionnelle dans la localité. « Ma mère est morte, le 1^er février 2022. Cela fait 2 mois, jour pour jour. À Adjamé-Bingerville, il y a deux chefferies : une chefferie dissidente et une chefferie légale. Moi, qui suis juriste, de quel côté vais-je me mettre ? Bien, évidemment, du côté de la légalité ! », s’est-il exclamé.

De poursuivre, l’officier estime que c’est parce qu’il a pris position que ce drame est survenu. « Quand ma mère est décédée, nous avons porté l’information à la chefferie dissidente. (…) Je leur ai dit, en tant que militaire, je suis avec le Gouvernement. Automatiquement, ils ont compris que ma position n’est pas la leur. », a déclaré Bénieh.

Cette affaire, qui devait relever d’un simple fait divers, s’apparente, plutôt, à un dossier politique, se désole un un proche du dossier, sous couvert d’anonymat. « (…) Si je reconnais le chef dissident, je serai radié de l’armée. Les sages m’ont dit de faire profil bas, en leur demandant pardon. Ce que j’ai fait. Des personnes respectables, qui se sont déplacées, ont été rabrouées. », a-t-il déploré. « On a été voir aussi le prédicateur harriste. Parce que j’ai décidé de suivre la légalité, voici ce qui m’est arrivé. Aidez-moi. J’ai introduit une action en justice, qui a marché. Le chef Aboussou a été débouté. C’est ainsi que j’ai fait appel aux forces publiques. », a expliqué le fils éploré.

Aux dernières nouvelles, c’est sous escorte policière que la mère du Colonel a été enterrée, de même que deux autres corps, qui avaient subi le même sort.