« La Cour ne peut pas changer un article du code électoral », Nourénou Atchadé répond à Patrice Talon
Le député Nourénou Atchadé, deuxième vice-président du parti Les Démocrates a exprimé sa vive inquiétude face à l’intransigeance du président Patrice Talon sur le code électoral. Il appelle à des réformes urgentes pour éviter une crise politique et dénonçant un texte taillé, selon lui, pour exclure son parti de la compétition électorale.
Code électorale du Bénin
Durant la semaine du 28. août 2025, le président de la République, Patrice Talon, s’est exprimé sur le code électoral lors d’une rencontre avec les jeunes en réaffirmant son intention de l’appliquer tel quel, sans modification. Une déclaration qui a provoqué une vive réaction de l’opposition, notamment du député Nourénou Atchadé.
Dans une prise de parole adressée au chef de l’État, le parlementaire dénonce une fuite en avant. « De lundi à vendredi, nous avons écouté le président Patrice Talon avec beaucoup d’attention. Il a dit deux ou trois choses importantes. Il a dit, le code électoral, qu’on va l’exécuter. Il ne veut pas modifier », a-t-il rappelé.
Cette posture présidentielle, selon lui, fait peser un risque majeur sur la stabilité démocratique du pays. Il évoque notamment l’éventualité soulevée par Talon selon laquelle la Cour constitutionnelle pourrait intervenir en cas de blocage. Une hypothèse qu’il rejette catégoriquement.
« Il dit ceci, que s’il était à la place de la Cour constitutionnelle, voilà comment il va trancher. La partie du code, ou l’article du code qui fait problème, la cour saute cette partie-là. Ça veut dire quoi ? La cour légifère. Ce n’est pas possible, Monsieur le Président », a-t-il déclaré.
« Corriger ce code tout de suite »
Le député rappelle les principes fondamentaux de la République, estimant que le chef de l’État franchit une ligne rouge en attribuant à la Cour constitutionnelle un rôle législatif . « Dans aucun pays du monde, la cour ne légifère. C’est l’Assemblée nationale seule qu’est l’institution habilitée à légiférer. La cour ne peut pas changer un article du code électoral ».
Pour prévenir toute crise institutionnelle ou post-électorale, Nourénou Atchadé plaide pour une révision rapide et consensuelle des dispositions contestées. « Puisque nous légiférons pour l’avenir, il est essentiel que cet article qui peut créer des problèmes, qui peut créer des crises dans notre pays, qu’on le corrige tout à l’heure, puisque nous le connaissons », a-t-il insisté.