Au Burkina Faso, un magistrat a été réquisitionné pour rejoindre les forces armées dans le combat contre les groupes armés. Des critiques accusent le régime d’Ibrahim Traoré d’utiliser ces réquisitions comme une forme de répression contre certaines personnalités en les voyant au front.
Après avoir ciblé des acteurs de la société civile, des politiciens et des journalistes, c’est maintenant au tour du corps judiciaire. Le substitut du procureur à Bobo-Dioulasso, Abdoul Gafarou Nacro, a reçu un ordre de réquisition daté du 9 juillet, mais celui-ci n’a été rendu public que le lundi 12 août 2024.
Dans cette lettre, le colonel Moussa Diallo, commandant des opérations du théâtre national, ordonne à Abdoul Gafarou Nacro de se présenter le mercredi 14 août au bureau de garnison de Ouagadougou. Le magistrat sera déployé sur le front pour une période de trois mois renouvelable. De plus, il sera affecté au groupement des forces de sécurité du nord, basé à Kaya.
D’après plusieurs sources, quatre autres personnes sont également concernées par ces réquisitions, en raison d’actions qui auraient déplu aux autorités.
Le 11 juillet dernier, le capitaine Ibrahim Traoré, chef de l’État, avait exprimé son intention de contrôler la justice, sous le prétexte de lutter contre la corruption. Cette annonce a été faite lors de son discours de politique générale, où il a réaffirmé son désir de rester au pouvoir pour les cinq prochaines années.