En conférence de presse ce lundi, Nassirou Dahani, chargé à l’information de l’Association des ressortissants de la commune de Madjoari, a déclaré que la localité est placée sous embargo terroriste.
« Le 7 juin dernier, les terroristes, après avoir vidé à tour de rôle 6 villages, ont décrété l’embargo sur la commune de Madjoari, obligeant nos parents à se nourrir comme des préhistoriens. […] Toutes les boutiques sont vides, les pharmacies, les magasins aussi. Le carburant se vend à plus de 3000 FCFA le litre. Pas de sel alimentaire à Pama », a déclaré en conférence de presse, Nassirou Dahani, chargé à l’information de l’Association des ressortissants de la commune de Madjoari.
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« De Pama, pour rejoindre Madjoari, ça fait 80 km environ, incluant 60 km de forêt occupée par des terroristes. Depuis 2018, aucun transporteur ne s’aventure encore sur cette route », a-t-il ajouté, précisant que des terroristes ont lancé un ultimatum de 7 jours aux populations de Madjoari de quitter leur localité. A en croire ses propos, les populations de Madjoari ne se sentent plus en sécurité: « Nous ne nous sentons plus chez nous. Nous ne nous sentons plus protégés par l’État. Nous ne nous sentons plus Burkinabé ».
Etre natif de Madjoari est devenu un délit…
La localité de Madjoari placée sous embargo terroriste s’est vidée de sa population, selon Nassirou Dahani. « Etre natif de Madjoari est devenu un délit, dont la sentence est la mort. L’unique route permettant de relier la commune est détenue par des hommes armés non identifiés. À l’entrée comme à la sortie de la ville de Fada, des postes de contrôle sont installés », a-t-il indiqué.
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Selon le Maire de Mandjoari, Adjima Thiombiano, « des personnes non-identifiées contrôles les identités dans cette localité…obligent les hommes à porter des pantalons sautés ». De nouvelles sources rapportent que le nombre de déplacés ne cesse de s’accroître ces dernières semaines dans la région.
Pour rappel, le Burkina Faso fait face aux attaques terroristes depuis une décennie. Ces derniers mois, le tissu sécuritaire s’est davantage dégradé, occasionnant la colère de la population qui l’a exprimée lors des manifestations au cours desquelles elle a rappelé à l’Etat son rôle régalien qui consiste à assurer la sécurité des personnes et des biens.