Le président de l’ONG Urgences Panafricanistes, Kemi Seba, est revenu ce dimanche, sur son arrestation à la veille, au Burkina Faso. Dans son direct explicatif, l’activiste a donné des détails sur les évènements de la journée du samedi. Exprimant son chagrin, il a annoncé que son ONG va attaquer en justice, les autorités du Burkina Faso, auteures des irrégularités dont il a été objet.
L’arrestation de Kemi Seba au Burkina Faso, samedi, alors qu’il s’apprêtait à prendre part à une mobilisation contre le néocolonialisme occidentale et exiger le départ des troupes étrangères du Sahel, a tenu en haleine les internautes dans chaque contrée du monde. Les réactions diversement libérées sur la toile, ont, dans l’ensemble, dénoncé et critiqué cette arrestation qui, soulignent-elles, a été orchestrée par les autorités du Burkina Faso dans l’espoir de plaire à la France.
Privé de liberté, sans motif, ni document légal et libéré des heures plus tard sans explications, Kemi Seba est revenu sur les faits, ce dimanche 31 octobre 2021. Il dit avoir fait le voyage de Cotonou pour Burkina Faso par voie régulière. Une fois au pays des Hommes intègres, Kemi Seba devrait rallier Bobo‑Dioulasso, la deuxième plus grande ville du Burkina Faso, où, était prévu l’évènement pour lequel il était invité. C’est donc sur le chemin vers Bobo‑Dioulasso qu’il a été interpellé pour contrôle au poste.
Une cellule « salle avec une vingtaine de cafards »
« Un des militaires prend mon passeport béninois et dit monsieur prière me suivre. Je demande la raison pour laquelle je devrais le suivre…Mais il dit qu’il n’a pas de raison et que, ce sont des ordres qui lui ont été donnés et qu’il ne pouvait pas en dire plus », a relaté Kemi Seba qui dit avoir été gardé dans un commissariat durant des heures, dans la région, avant d’être déplacé dans une cellule « salle avec une vingtaine de cafards » à Ouagadougou. Dans la capitale, il a été gardé durant plusieurs heures avant d’être expulsé vers le Bénin.
L’activiste dit avoir demandé à voir son avocat au moins une dizaine de fois en vain. Pour lui, les autorités burkinabé ont dépassé les bornes. « En terme de violation des droits du citoyen de la CEDEAO, je pense que les autorités du Burkina Faso ont dépassé toutes les limites de l’irresponsabilité judiciaire et politique; et devront y répondre », déclare Kemi Seba. Face aux injustices et violation flagrante de droit qu’il a subies, Kemi Seba notifie qu’il va intenter une action en justice. « Une affaire en justice va être lancée par nos avocats », a-t-il martelé.
S’il s’est souvent montré assez modéré à l’égard de Roch Kaboré, l’activiste le considère désormais comme un dirigeant au solde de l’oligarchie française et appelle le peuple africain à se mobiliser davantage contre la « françafrique » et prendre sa destinée en main. Aussi, déplore-t-il, le fait que le principal accusé dans l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara soit si protégé et ne souffre d’aucune inquiétude malgré le degré d’atrocité du crime qui a été commis.
Un congrès panafricaniste
Pour finir, l’activiste annonce un congrès panafricaniste qui aura lieu dans les prochaines semaines. Ce sommet qui va regrouper plusieurs figures du panafricanisme aura lieu en Afrique francophone. Rarissime dans l’Afrique centrale, Kemi Seba a également annoncé des évènements à venir, qui se tiendront dans cette partie de l’Afrique.