Bénin: un gérant condamné à 10 ans de prison pour près de 300 millions détournés
La cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a condamné mercredi 17 Janvier le gérant d’une entreprise, reconnu coupable de détournement de fonds.
CRIET
Le mercredi 17 janvier 2024, au cours de la troisième journée de la session criminelle à la CRIET, un ancien gérant de la société SLOBEN a été condamné à une peine de dix (10) ans d’emprisonnement ferme et à une amende de 15 millions de FCFA.
Le prévenu, qui est un transitaire de profession, a été promu au poste de gérant de la société SLOBEN en 2004, une entreprise appartenant à un Slovaque nommé Jan Slota. Ce chef d’entreprise a ouvert un compte bancaire sur lequel il a déposé 300 millions de FCFA pour les activités de l’entreprise. Cependant, cette société n’a jamais exercé ses activités au Bénin. Pendant une longue absence du propriétaire de l’entreprise qui ne réside pas au Bénin, le gérant a manipulé les fonds de l’entreprise à son avantage.
C’est une affaire d’investissements risqués impliquant des fonds appartenant à d’autres qui aurait conduit l’accusé en prison. Selon le récit des événements, il s’est permis de retirer de l’argent pour des projets personnels dans le but de le faire fructifier à son profit. La première fois, rapporte l’accusé, il a retiré de manière frauduleuse une somme de 230 millions de FCFA du compte de SLOBEN, qu’il a ensuite transférée à une autre entreprise dont il serait copropriétaire, dans le but de développer une activité commerciale. Ce projet a été un succès, et il a restitué les 230 millions FCFA. Cependant, la deuxième opération de retrait s’est avérée être un véritable cauchemar.
Toujours au profit présumé d’entreprises, l’accusé a dépensé 148 millions de FCFA pour l’achat de deux (2) camions de transport de produits agricoles et 59 millions de FCFA pour acheter des pièces détachées. L’accusé a justifié, à la barre, les raisons qui l’ont motivé à effectuer ces paiements. Il a expliqué que les achats effectués visaient à réaliser un marché remporté par sa société auprès du ministère de l’agriculture. Il a affirmé que son associé, un supposé agent du ministère, lui avait garanti l’exécution du marché afin de restituer les fonds à leur place.
Le projet a finalement été abandonné en raison d’un réaménagement ministériel survenu peu après l’achat de l’équipement. Le portefeuille a changé de main et la réception des équipements n’a jamais eu lieu. En outre, l’accusé a admis avoir effectué un autre paiement à la personne qui a convaincu l’homme d’affaires Jan Solta d’investir au Bénin, et qui l’a recommandé au poste de directeur auprès de son employeur slovaque.
« J’ai été instruit de lui remettre 70 millions de FCFA. J’ai été dans l’incapacité de refuser car il s’agissait de l’ami du patron », s’est justifié l’accusé à la barre.