Bénin – Crise au sein de l’EPMB: Talon n’a pas fait franc jeu selon Paulin Hountondji
Le décès de l’ancien président de l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin (EPMB) révèle que la crise au sein de cette confession religieuse est loin d’être conjuguée au passé. Le professeur Paulin Hountondji, témoin de la démarche de réconciliation semble ne pas apprécier le rôle jouer par le président Patrice Talon pour le dégel.
Eglise protestante méthodiste du Bénin
Ph: Cevaa
L’un des acteurs de la réconciliation de la crise qui a secoué l’église protestante méthodiste du Bénin pendant plusieurs décennies; le président Patrice Talon a été pendant longtemps considéré comme le puzzle qui manquait au jeu pour réconcilier des hommes d’église divisés depuis des lustres.
Mais quelques années après le dégel de la crise, le professeur Paulin Hountondji revient sur le processus de réconciliation et surtout sur le dernier synode et dénonce l’implication du chef de l’Etat. Dans une récente déclaration, l’universitaire a fait savoir que le président de la République a reçu plusieurs fois avant le synode les différentes parties concernées par la crise, mais que son discours a changé au fil des réunions.
A croire Paulin Hountondji, l’option de départ était de ne pas destituer le chef d’église soupçonné de détournement des ressources de l’église et de ne pas lui permettre de se présenter à sa propre succession. Mais au fil du temps, le discours du « patron » a changé et il est devenu favorable à une élection, a indiqué l’ancien ministre.
Paulin Hountondji révèle que le « patron » avait demandé qu’on laisse l’éminence finir son mandat. Mais à une autre réunion à son domicile, il dit avoir écouté l’éminence qui tient non seulement à finir son mandat mais à se présenter à sa propre succession. A cela, le « patron » dit: « qu’allez-vous faire? Vous ne pouvez pas l’en empêcher. » A une autre réunion, le patron dit: « s’il est réélu, que pouvez-vous faire »? Et la réponse a été trouvée. Installer un comité ad hoc de veille pour superviser sa gouvernance. Ce changement de position du « patron » n’a pas plu à Paulin Houngbédji qui dénonce l’implication du politique dans la chose religieuse. « L’Etat doit s’abstenir. Le pouvoir doit apprendre à ne pas se mêler de ce qui ne le regarde pas », a -t-il clamé.
L’université a rappelé que le chef d’église n’était pas seulement accusé de détournement mais également de tribalisme et d’inconduites sexuelles. Pour gérer la situation au mieux, les parties impliquées dans la résolution ont décidé de mettre sur pied un comité ad hoc.
Mais dès l’installation du comité ad hoc, le chef d’église s’est mis à sillonner les régions synodales sans consulter ni informer le comité mis sur pied. Ce dernier a poursuivi sans désemparé son travail. Il a d’abord élaboré un code électoral qui servira de support à l’élection du nouveau chef d’église. Il a également lancé une souscription financière pour faire face aux urgences.