L’ancienne ministre de la justice, Reckya Madougou a été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour complicité d’actes de terrorisme. Son conseil a encore un peu de temps pour faire appel du jugement, mais de fortes incertitudes planent sur sa volonté à demander un réexamen du dossier.
Reckya Madougou va probablement emboîter le pas à son collègue Joël Aïvo, qui a décidé de ne pas faire appel de son jugement. Pour le moment, l’ancienne ministre n’a pas encore pris une décision définitive, mais ses avocats semblent dubitatifs sur l’opportunité de faire appel. « Faire appel serait une perte de temps et d’énergie, tacle Me Renaud Agbodjo, l’avocat de Reckya Madougou. Car ce sont les mêmes juges de la même juridiction qui [se prononceront] en appel. », a confié Me Renaud Agbodjo à Jeune Afrique.
Selon Me Robert Dossou, qui a aussi défendu Joël Aïvo, « Reckya Madougou a été condamnée sans preuves ». En ce qui concerne l’éventualité de faire appel, il n’y voit pas la pertinence dans le contexte actuel, mais affirme qu’ils aviseront.
A la barre, Reckya Madougou avait rejeté les accusations portées contre sa personne. Elle a plaidé non-coupable et dénoncé un coup politique. Dans ses derniers mots, elle a martelé : « Je l’ai dit, je me répète. Je m’offre à la démocratie de mon pays, si mon sacrifice peut rendre à votre cour son indépendance. »
Le verdict de la Criet est tombé tôt dans la matinée du samedi 11 décembre 2021. La principale accusée, Reckya Madougou, candidate recalée à la présidentielle de 2021, écope de 20 ans de réclusion criminelle et 50 millions francs CFA d’amende. Ses co-accusés Bio Dramane Tidjani, Sacca Zimé Georges et Mama Touré Ibrahim ont écopé de la même peine.