Bénin: après avoir changé de fusil d’épaule, Richard Boni Ouorou écrit à nouveau à Talon
Le politologue béninois, résidant au Canada, n’est plus dans l’affrontement verbal contre le régime de Cotonou. Après s’être opposé au premier quinquennat du président Talon et cela sans succès, Richard Boni Ouorou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, opte désormais pour le dialogue afin de relancer l’économie du pays.
Image d’illustration
Le politologue encourage désormais toutes les forces politiques du pays à accueillir la main tendue du président de la République, décidé à ouvrir une ère de dialogue pour une convergence autour du développement du pays.
A lire aussi: Bénin – Résistance au régime de Cotonou: Richard Ouorou demande aux exilés de changer de stratégie
En effet, dans son discours d’investiture pour un second mandat, le président Patrice Talon a invité ses compatriotes à déposer la hache de guerre et à se souder les coudes pour le développement du pays.
Sans une once de regret sur les positions qui ont été les siennes, les années antérieures, Richard Boni Ouorou pense qu’il est tant de changer de fusil d’épaule et d’entrer dans une dynamique de réconciliation. C’est en substance ce qui ressort de sa dernière lettre adressée au président Talon.
Lettre de Richard Ouorou à Patrice Talon
Les rendez-vous électoraux sont des moments émotifs, tragiques. La victoire vient couronner les efforts des uns, la défaite châtie ceux des autres. En démocratie, deux camps opposés ne peuvent gagner; c’est la règle, tous l’acceptent. La Présidentielle béninoise de 2021 ne passera pas dans l’histoire pour sa transparence et sa représentativité, tant s’en faut, mais cette élection s’est soldée par votre victoire aux urnes. On doit maintenant considérer la chose comme étant faite et tenter « de construire là-dessus », pour reprendre l’expression québécoise.
Le Bénin est un pays qui rode sa démocratie sur la voie périlleuse du développement à l’ère de la mondialisation. Cela n’est pas de tout repos, je vous l’accorde, et exiger des institutions béninoises qu’elles soient irréprochables est sans doute irréaliste. Du moins encore pour quelque temps. Cela dit, je demeure convaincu que nos institutions ne doivent jamais perdre de vue les objectifs démocratiques les plus élevés en dépit des contraintes et des réalités contingentes, sans quoi le peuple béninois aura grand-peine à se motiver à bâtir le pays, à se dépasser, voire à se reconnaître dans la nation qui normalement devrait fièrement définir son identité.