Dimanche 23 mai, la Biélorussie a dérouté un avion de ligne pour arrêter un opposant. Il n’en fallait pas plus pour susciter la colère de l’Europe et des Etats-Unis. Mais la Russie, par contre, n’y voit rien de mauvais, et se dit choquée de la réaction des Occidentaux.
L’Otan a dénoncé, dimanche soir, « un incident sérieux et dangereux », et demandé une enquête, après que la Biélorussie a envoyé un chasseur intercepter un avion de ligne à bord duquel se trouvait un militant de l’opposition, qui a été interpellé à son arrivée à Minsk par les services de sécurité du régime d’Alexandre Loukachenko. Un porte-parole du Conseil européen a annoncé que le sommet de l’UE discutera, ce lundi, de « possibles sanctions » contre la Biélorussie.
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Particulièrement, le chef de la diplomatie irlandaise a dénoncé un «acte de piraterie» étatique. Selon une source diplomatique, des ambassadeurs de l’Otan se réunissent, mardi, pour discuter de l’interception par la Biélorussie d’un avion reliant Athènes à Vilnius, ayant conduit à l’arrestation d’un opposant qui se trouvait à bord, a annoncé, lundi, un responsable de l’Alliance.
Washington condamne!
Les Etats-Unis «condamnent fermement le détournement forcé d’un vol entre deux Etats membres de l’UE, et l’exfiltration puis l’arrestation du journaliste Roman Protassevitch, qui ont suivi, à Minsk. Nous exigeons sa libération immédiate», a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, dans un communiqué.
L’Organisation de l’aviation civile internationale, organisme rattaché à l’ONU, a avancé que l’atterrissage forcé «pourrait être une violation de la Convention de Chicago», qui protège la souveraineté de l’espace aérien des nations.
La Biélorussie se défend
Criblée de critiques, des plus acerbes, la Biélorussie est montée au créneau, pour justifier le bien-fondé de son acte. Ce lundi, le pays dit avoir agi dans la légalité, en interceptant un vol commercial après « une alerte à la bombe« , rejetant les accusations des Européens, qui suspectent Minsk d’avoir détourné l’avion pour arrêter un opposant à bord.
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« Il n’y a aucun doute que les actions de nos organes compétents étaient en conformité avec les règles internationales », a indiqué le ministère des Affaires étrangères sur son site, rejetant les « accusations sans fondement » de pays européens, accusés de « politiser l’incident. Pour rappel, l’aéroport de Minsk, cité par l’agence de presse officielle Belta, a affirmé que l’alerte à la bombe s’était révélée « erronée » après une fouille du Boeing.
La Russie s’en prend aux Occidentaux
Moscou n’a pas digéré les accusations tous azimutes des Occidentaux sur la Biélorussie. Ce lundi, la Russie a jugé « choquantes » les accusations occidentales à l’égard de la Biélorussie, suspectée d’avoir détourné un vol commercial de Ryanair, en arguant d’une alerte à la bombe, pour arrêter un opposant.
« C’est choquant que l’Occident considère que l’incident dans l’espace aérien (de la Biélorussie) soit « choquant » », a publié, sur Facebook, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, relevant que les États occidentaux se sont, par le passé, rendus coupables « d’enlèvements, d’atterrissages forcés et d’arrestations illégales ».