À l’occasion du 35e anniversaire de la Conférence nationale des Forces Vives de la Nation, Ousmane Batoko, ancien président de la Cour suprême et acteur clé de cet événement historique, a opiné sur Canal3 Bénin.
Dans une intervention au ton grave, il a dénoncé les dérives actuelles qui menacent, selon lui, les acquis démocratiques obtenus en 1990.
« Il faut que certains cessent d’être missionnés pour banaliser la Conférence nationale », a-t-il martelé, pointant du doigt ceux qui cherchent à minimiser l’importance de cet événement fondateur.
Pour Ousmane Batoko, la Conférence reste le socle du vivre-ensemble au Bénin et toute tentative de la décrédibiliser constitue une menace pour la démocratie.
Déception face à l’intelligentsia béninoise
L’ancien magistrat a exprimé son amertume envers certains de ses anciens compagnons politiques. « Je ne reconnais plus des amis à moi dans les postures qu’ils adoptent aujourd’hui », a-t-il déclaré, avant de s’interroger : « Y a-t-il encore une véritable intelligentsia au Bénin, celle qui pense avec rigueur et courage ? ».
Ousmane Batoko a rappelé que la Conférence nationale avait consacré les libertés fondamentales : liberté de presse, d’opinion, de mouvement et d’association. Pourtant, il constate une régression inquiétante de ces acquis.
« Après 35 ans, nous ne devrions plus avoir de prisonniers politiques ni d’exilés pour leurs opinions », a-t-il regretté.
Sans viser de personne en particulier, Ousmane Batoko a invité les Béninois à regarder la réalité en face. « Je dis ce que je ressens, ce que vit le peuple béninois à l’heure actuelle », a-t-il affirmé, lançant un appel implicite à un sursaut démocratique.