Velléité de coup d’Etat contre Patrice Talon: le ver est dans le fruit
L’affaire Louis Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police nationale, met en lumière des dynamiques troublantes au sein de l’entourage du président Patrice Talon. Lors de son procès le lundi dernier, devant la CRIET, l’ex-DGPN a fait des révélations sur des personnalités qui l’ont approché pour des propositions de coup d’État contre le chef de l’État.
Patrice Talon lors de la Célébration du 61ème anniversaire de l’indépendance du Bénin – Honneurs militaires et civilités du Président de la République aux Présidents des Institutions de la République et membres du gouvernement PH: Présidence Bénin
Ces propositions émanaient, selon lui, d’un ancien ministre actuellement député dans l’un des partis soutenant le président Patrice Talon ainsi que deux ex officiers. Ces révélations jettent une ombre inquiétante sur la sincérité et la loyauté d’une partie des proches collaborateurs du président.
Ces informations soulèvent des interrogations profondes sur l’état de cohésion dans le camp présidentiel. Si des figures politiques et militaires ayant servi aux plus hauts niveaux du pouvoir sont citées dans des velléités de déstabilisation, cela traduit un malaise latent au sein même de l’appareil politique qui prétend accompagner Patrice Talon dans sa gouvernance. Les menacent ne proviennent donc pas de Joël Aïvo, de Reckya Madougou ou des acteurs de l’opposition.
Plus inquiétant encore, cette affaire trouve un écho dans le procès très médiatisé de l’homme d’affaires Olivier Boko et de l’ex-ministre Oswald Homéky, également accusés de complot contre l’autorité de l’État.
Un malaise systémique ou des ambitions personnelles ?
Les révélations de Houndégnon et les accusations portées dans l’affaire Boko-Homéky posent une question cruciale : dans quelle mesure le camp présidentiel est-il véritablement uni ? Au-delà des déclarations publiques de soutien, ces affaires laissent entrevoir des ambitions personnelles et des rivalités pouvant compromettre la stabilité du régime.
L’ancien directeur général de la police, en affirmant avoir décliné ces propositions, se présente comme un homme fidèle à la République. Cependant, ses déclarations sur la provenance des offres de coup d’État mettent en exergue la proximité des initiateurs avec les cercles du pouvoir. Si l’on ajoute à cela les soupçons pesant sur des personnalités comme Boko et Homéky, il devient évident que certaines forces internes, loin d’être de simples soutiens, pourraient nourrir des projets contraires à la pérennité du régime actuel.