USA vs Chine : les dessous d’une Guerre Économique Totale

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Deux titans, chacun pourvu d’un territoire gigantesque, que tout oppose, mais qui, par la force des choses, apprennent à cohabiter depuis plus de 70 ans et à se partager notre planète, voire même le cosmos. Deux pays rivaux qui se confrontent en mettant en jeu leurs modèles économiques et leurs visions du monde, perpétuellement en lutte pour occuper ou garder la place de première puissance mondiale, mais dépendant technologiquement et économiquement l’un de l’autre.
Découvrons maintenant quelles sont les conséquences de ce conflit commercial à grande échelle pour leurs économies respectives et pour les autres économies. Existerait-il une alternative pour nous, Européens ? « Êtes-vous avec nous ou contre nous ? » était la question manichéenne chère à George W. Bush. Aujourd’hui, nous vous racontons la guerre économique bien réelle qui sévit entre les États-Unis et la Chine.
L’Europe entre les États-Unis et la Chine
Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera. Ce titre de l’essai d’Alain Peyrefitte, paru en 1973, exprime un sentiment que tous les pays du globe partagent désormais, puisque la Chine s’est bel et bien éveillée, au point d’effrayer son principal rival, les États-Unis d’Amérique, première puissance mondiale juste devant la Chine, mais pour combien de temps encore ? Pourtant, la Chine communiste est encore une jeune nation. Peu après la fondation de la République populaire de Chine en 1949, l’armée américaine a pris part à la guerre de Corée de 1950 à 1953. Le but des États-Unis était de faire triompher le sud de la Corée, capitaliste, contre sa sœur ennemie du Nord, envahisseuse mais surtout communiste, soutenue par la Chine et l’URSS. Vous connaissez sans doute la suite : statu quo, une Corée divisée en deux au niveau du 38e parallèle nord.
Après ce conflit et de longues années de méfiance mutuelle, les relations entre les deux pays commencèrent à se réchauffer. D’abord en 1972, par une visite du président américain Richard Nixon à son homologue chinois Mao Zedong, puis à Washington, cette fois entre le successeur de Mao, Deng Xiaoping, et le président américain Jimmy Carter. Le 31 janvier 1979, ils établirent les bases des relations diplomatiques entre les États-Unis et la République populaire de Chine, avec, au menu, la reconnaissance par les États-Unis de Taïwan comme partie intégrante de la République populaire de Chine, devant être rattachée un beau jour à cette dernière.
Sous la présidence de Deng Xiaoping, des réformes d’ampleur furent mises en place, et l’accélération économique fut considérable. La Chine devint l’atelier du monde, fabriquant notamment pour les États-Unis. Sous la houlette de Jiang Zemin et Hu Jintao, successeurs de Deng Xiaoping, le pays a poursuivi son essor économique et sa modernisation jusqu’à devenir membre de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce, en 2001, premier exportateur mondial en 2009 et deuxième puissance mondiale en 2010, détrônant le Japon en 2022.
Le produit intérieur brut des États-Unis s’élève à 24 796 milliards de dollars, talonnés par la Chine, solidement installée sur la deuxième marche du podium mondial avec un PIB de 18 460 milliards. Résolument rivaux, beaucoup d’économistes estiment toutefois que les deux premières puissances de notre planète sont condamnées à s’entendre. La Chine détient un nombre considérable de bons du Trésor américain, au point d’en faire le deuxième créancier étranger des États-Unis. Quant aux États-Unis, ils fournissent énormément de denrées agricoles à la Chine. Enfin, les deux pays sont interdépendants industriellement : les États-Unis ont besoin des biens fabriqués par l’Empire du Milieu, tandis que la Chine a besoin de matériaux, de produits technologiques et de matières premières provenant de l’Oncle Sam.