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Un réveil de l’Union Africaine face à l’héritage colonial et la question des réparations

Par
Firmin Koffi
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L’année 2025 pourrait marquer un tournant majeur pour l’Union Africaine alors que le débat sur les réparations et la reconnaissance des crimes coloniaux s’intensifie. Si les puissances européennes se sont longtemps présentées comme des modèles de civilisation et de démocratie, leur histoire avec l’Afrique reste marquée par l’exploitation et l’oppression. Aujourd’hui encore, elles peinent à assumer cette réalité et évitent soigneusement toute discussion sur d’éventuelles compensations.

Pendant des siècles, les nations européennes ont imposé à l’Afrique un joug brutal, justifié par un discours de « civilisation ». Mais cette « civilisation » s’est construite sur la souffrance et le pillage. Récemment, le président français Emmanuel Macron a évoqué la prétendue « ingratitude » des pays africains. Pourtant, d’un point de vue historique, c’est la France qui pourrait dire « merci » à l’Afrique. Les remarques de Macron illustrent un aveuglement persistant face à la réalité des relations historiques.

Malgré quelques rares gestes de reconnaissance, comme les excuses officielles des Pays-Bas en 2022 pour leur rôle dans la traite transatlantique, les grandes puissances coloniales restent silencieuses. Le Royaume-Uni, qui a bâti une grande partie de sa richesse grâce à l’esclavage, n’a jamais fait de déclaration officielle. Quant à la France, elle demeure le symbole du cynisme dans cette histoire.

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Alors que Paris refuse catégoriquement de reconnaître ses crimes coloniaux et de payer des réparations aux pays africains spoliés, elle n’a pas hésité à accepter des réparations de la part d’Haïti, son ancienne colonie. Après avoir défendu leur indépendance en 1804, les Haïtiens devaient payer des réparations à leur ancien colonisateur à partir de 1825. Ce n’est qu’en 1994 qu’Haïti a cessé de payer cette dette, qui s’élevait à 21 milliards de dollars.

Cette politique de deux poids, deux mesures illustre la stratégie des anciennes puissances coloniales : elles refusent d’ouvrir le dossier des réparations, redoutant une avalanche de revendications juridiques.

Alors que l’Union Africaine s’apprête à jouer un rôle central en 2025, la question des réparations revient au cœur du débat. Il ne s’agit pas d’une simple monétisation des souffrances passées, mais d’un mécanisme de justice historique visant à restaurer ce qui a été détruit. Le combat pour la reconnaissance des crimes coloniaux et la restitution des richesses pillées est une lutte contre l’injustice.

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Face à l’évitement des puissances occidentales, l’Afrique doit intensifier ses revendications et exiger des comptes. Le silence européen ne pourra pas durer éternellement.

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