Les forces de l’ordre tunisiennes ont annoncé ce jeudi avoir déjoué 18 tentatives d’immigration irrégulière dans le gouvernorat de Sfax. Au cours de ces opérations, 49 passeurs impliqués dans l’organisation de traversées clandestines vers l’Europe ont été arrêtés, selon un communiqué de l’Administration générale de la Garde nationale tunisienne.
Dans le cadre de ses efforts pour réduire le phénomène de migration irrégulière, la Garde nationale tunisienne a mené des opérations intensives à Sfax, un point névralgique des départs clandestins vers l’Europe. « Grâce au travail sécuritaire visant à réduire le phénomène de migration irrégulière à Sfax (sud), 18 tentatives de traversées clandestines des frontières maritimes ont été déjouées, et un nombre important de migrants ayant tenté la traversée ont été secourus », a indiqué le communiqué, sans préciser le nombre exact ni les nationalités des migrants secourus.
Les autorités ont également signalé l’arrestation de 49 individus, parmi lesquels des organisateurs et des médiateurs des opérations de traversée, sans divulguer leur identité.
Le ministre de l’Intérieur tunisien, Kamel Feki, a révélé que depuis le début de l’année 2024, 3 369 tentatives d’immigration clandestine ont été déjouées, 341 corps ont été repêchés en mer, et 4 336 immigrants ont été secourus. Il a également indiqué que 52 972 personnes ont tenté de franchir clandestinement la frontière maritime vers l’Europe depuis les côtes tunisiennes, dont 48 765 étaient de nationalités étrangères.
Face à cette crise migratoire, la Commission européenne a annoncé en septembre 2023 une aide de 127 millions d’euros à la Tunisie. Cette aide, incluse dans le protocole d’accord signé entre l’Union européenne et la Tunisie, vise en partie à financer les efforts pour réduire le flux de migrants irréguliers.
Un phénomène en hausse
La migration irrégulière vers l’Europe, en particulier vers les côtes italiennes, a considérablement augmenté en Tunisie. Cette hausse est attribuée aux crises économiques et politiques que traverse la Tunisie, ainsi qu’à la situation précaire dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. Les autorités tunisiennes et européennes continuent de chercher des solutions pour gérer cette crise humanitaire et sécuritaire, tout en respectant les droits des migrants.