Togo: la France veut-elle renverser Faure Gnassingbé ?

Togo: la France veut-elle renverser Faure Gnassingbé ?
Le 6 juin dernier, Faure Gnassingbé a passé un sale anniversaire. Pour ses 59 ans, une partie des Togolais sont descendus dans la rue pour réclamer le départ de celui qui gouverne leur pays dans le sang et la peur depuis 2005.
« Nous sommes actuellement en direction de la présidence du Togo, où il y a justement des manifestations pour revenir sur la réforme. Cette détention à Lomé devait être une manifestation pacifique de jeunes militants, mais elle a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre près du carrefour GTA. Des gaz lacrymogènes, des arrestations : l’air est devenu irrespirable à proximité du bâtiment de la présidence. Les manifestants venus réclamer des réformes politiques, la libération du rappeur Amron et le départ du régime ont vite été encerclés par des forces de sécurité en tenue anti-émeute. Des barrages, des routes bloquées et une atmosphère de plus en plus électrique. »
Ce soulèvement de la société civile et de la jeunesse est inédit dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Les manifestants, qui ne sont pas encadrés par un parti politique d’opposition, protestent aussi bien contre la hausse des prix de l’électricité que contre le tour de passe-passe constitutionnel de Faure Gnassingbé, qui, rappelons-le, a supprimé l’élection présidentielle prévue en 2025. Grâce à une nouvelle constitution, il se fait désormais élire par une assemblée nationale quasi entièrement acquise à sa cause. En gros, il a supprimé les urnes. Il n’a même plus besoin de les bourrer, malin.
Le problème, c’est que pour rester au pouvoir, Faure n’hésite pas à recourir aux vieilles recettes qui ont fait la pérennité et le succès de la dictature togolaise, tortionnaire de père en fils depuis 1967. L’un des fers de lance de l’actuelle contestation, le rappeur Amron, issu de la même communauté que Faure Gnassingbé, en a fait les frais. C’est le crâne et la barbe rasés que Amron est réapparu pour présenter ses excuses au président du conseil des ministres du Togo.
J’aimerais pouvoir saisir cette occasion pour demander pardon et présenter mes sincères excuses à Monsieur Faure, Son Excellence Faure Gnassingbé, président du conseil des ministres, par rapport à mon comportement désobligeant, discourtois et outrageux.
L’artiste dit avoir eu des troubles psychiatriques mais allait mieux après un traitement. Sa mère, présente lors de son arrestation par les forces de l’ordre, n’y croit pas.