Sociétés paramilitaires privées : après le chant des armes, aucune solution politique à l’horizonÂ

Image d’illustration
Les Américains de Blackwater en Irak ou en Afghanistan, les Sud-Africains d’Executive Outcomes en Angola ou au Sierra Leone, les Britanniques de Sandline International en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou au Libéria… Et maintenant les Russes de Wagner en Syrie, en Libye, en Ukraine ou dans plusieurs pays du Sahel. Le scénario est toujours le même : pour éviter à leur gouvernement respectif de se salir officiellement les mains, ces sociétés de sécurité privées – comme elles aiment s’appeler elles-mêmes – laissent derrière elles un chaos total. Est-ce vraiment l’avenir que l’on souhaite aujourd’hui pour la République centrafricaine ou le Mali ? Et pour l’ensemble du Sahel ?
Des exemples à ne pas suivre
Nous autres Africains devons nous poser la question sans faux semblants : le groupe paramilitaire russe Wagner est-il vraiment la meilleure solution pour rétablir l’ordre républicain et la démocratie dans le Sahel ? La sécurité et la prospérité ? Rien n’est moins sûr. Partout où des groupes similaires sont passés, l’herbe n’a pas repoussé : regardez aujourd’hui l’Irak et l’Afghanistan ! Regardez la Syrie qui est toujours en guerre même si les médias du monde entier regardent désormais ailleurs. Où regardent-ils surtout ? Vers l’Ukraine. Mais voilà, le cas ukrainien n’est clairement pas un exemple à suivre.
Les hommes du groupe Wagner sont impliqués depuis 2014 dans les quatre régions séparatistes que Moscou vient d’annexer. Déjà huit ans d’un conflit qui a traîné en longueur dans l’est de l’Ukraine et qui a servi de prétexte à une « opération spéciale » dont le continent africain, par ricochet, paye le prix fort sur le plan alimentaire, les chaînes d’approvisionnement en céréales étant complètement perturbées. Quelle que soit leur nationalité, ces groupes paramilitaires ne sont pas là pour trouver des solutions politiques aux conflits dans lesquels ils s’engagent : ils sont là pour entretenir les braises au profit d’une poignée de décideurs.