Remaniement en France : Macron en veut-il au Sénégal et aux Sénef (Sénégalais -Français) ?

Professeur Paul TEDGA
La première victime de l’inconstance d’Emmanuel Macron (un coup à gauche un coup à droite), c’est un de ses fidèles soutiens de la première heure, Sibeth Ndiaye. Nommée porte-parole du gouvernement en 2017, à la surprise agréable de l’opinion, elle a progressivement commencé à être lynchée par la France raciste, qui ne tolérait pas qu’une Noire, de surcroît d’origine africaine, vienne, tous les mercredis, leur déballer les contenus des conseils des ministres. Au lieu de l’écouter, on cherchait dans ses mots et ses expressions là on pouvait la piéger.
Reprises en boucle, très souvent, par les chaînes d’information continue dont au moins une appartient à un homme d’affaire connu comme étant raciste alors que ce sont justement les Négro-Africains qui l’ont rendu riche, ces polémiques successives ont fini par faire fléchir le président. Au lieu de soutenir cette idée de la France qu’il avait voulu partager, il a battu en retraite en la remplaçant par Gabriel Attal, un Blanc bon teint. Et du jour au lendemain, toute critique cessa alors que ce dernier n’était pas un porte-parole extraordinaire. Depuis, Sibeth Ndiaye est passée aux oubliettes. Macron se souvient-il encore d’elle ? Le chef de l’Elysée doit savoir qu’au Sénégal, en Afrique, et au sein de la communauté africaine de France (qui fait plus de six millions de votants), on aime, toujours, et encore Sibeth Ndiaye.
Comme si cela ne suffisait pas, voilà encore le même jeune président qui récidive en ciblant un autre SENEF. Afrique Education avait, pourtant, applaudi quand il nomma Pap Ndiaye ministre de l’Education nationale. Mais Macron n’est pas François Hollande qui avait, complètement, ignoré les attaques des racistes quand il confia le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de 2014 à 2017 à Najat Vallaud-Belkacem, Marocaine et Française de son état. On peut tout dire de François Hollande, mais, lui au moins, fait de la politique et Najat Vallaud-Belkacem est restée à son poste jusqu’à la fin du mandat de François Hollande.
Pap Ndiaye, lui, a été, cruellement, lâché par Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. Une lâcheté suprême car ce ministre n’a pas démérité. Il a bien conduit les épreuves du Bac 2023 jusqu’à son terme, et avait commencé à mettre en place les réformes pour la rentrée de septembre.
Mais, il y a que dans ce ministère (où chaque parent se prend pour le ministre), accepter que les choses bougent, n’est pas évident, même quand on voit que le ministre essaie de les faire avancer. D’autant qu’il était à l’écoute des syndicats et travaillait main dans la main avec eux pour résoudre le problème de la pénurie des enseignants, de la révalorisation du métier, et bien d’autres problèmes. Mais l’épineux problème est celui du manque des moyens.
Avec un endettement de 115% du PIB, la France a-t-elle des marges budgétaires pour lancer un Plan Marshall à l’éducation nationale dont Pap Ndiaye aurait souhaité de tous ses vœux ? Honneur à lui car pour nous autres parents qui savons juger avec une moindre objectivité, il n’a pas démérité. Ce ministère exige des moyens colossaux et une certaine durée pour mettre en place des réformes et les suivre. Si les racistes pensent qu’un Noir ne doit pas éduquer leurs enfants, ça les regarde, mais Gabriel Attal, devenu ministre de l’Education, bien qu’après avoir tenu les comptes de la nation, n’inventera pas le fil à couper le beurre. Les problèmes de l’Education nationale en France sont connus de tous. Et Pap Ndiaye n’a eu ni le temps, ni l’écoute, ni les moyens pour les résoudre.
