Pourquoi les États-Unis peinent à  maintenir leur crédibilité en Afrique ?

Ces exemples reflètent un mécontentement plus large des pays africains envers les États-Unis, un sentiment qui dépasse les incidents isolés. La crédibilité de Washington se dégrade, comme en témoigne la baisse de l’image positive du leadership américain sur le continent.

D’après un sondage Gallup sur la perception du leadership mondial, le taux d’approbation médian des États-Unis en Afrique est passé de 59 % en 2022 à 56 % en 2023. Parmi les principales puissances mondiales, les États-Unis sont les seuls à n’avoir pas vu leur image s’améliorer en Afrique cette année.

Bien que les États-Unis aient joué un rôle central dans les affaires africaines, leur déficit de crédibilité persiste et pourrait même s’aggraver dans certains cas.

Promesses non tenues

Depuis le premier sommet États-Unis-Afrique sous Obama en 2014, les pays africains espéraient davantage d’investissements américains. Cependant, au lieu d’une augmentation, les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique ont fortement diminué.

Selon le Bureau du recensement des États-Unis, les échanges sont passés de 113 milliards de dollars en 2010 à 67,4 milliards en 2023. De même, les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique, qui avaient atteint un sommet de 69 milliards de dollars en 2014, ont chuté à 44,81 milliards en 2020, pour ensuite remonter à 56,29 milliards en 2023.

Le programme « Prospective Afrique », lancé par le gouvernement de Trump en 2018 pour dynamiser la croissance via le commerce et l’investissement, n’a pas donné les résultats escomptés. De plus, Trump, qui n’a jamais visité le continent, a réduit le budget de l’Agence américaine pour le développement international (USAID). L’aide américaine est souvent conditionnée à des questions de droits de l’homme, ajoutant à l’incertitude.