Pôle commercial au stade GMK du Bénin: « Le jour où un match de football va dégénérer, ils vont tout casser »

Maquette de la devanture dupôle commercial e construction au stade Général Mathieu Kérékou de Kohounou , à Cotonou au Bénin Photo : Angèle M. ADANLE
Jadis c’était une folle ambiance dans les bars, une convivialité légendaire qui accueillait, de jour comme de nuit, tout usager sur l’esplanade du stade Général Mathieu Kérékou. Mais depuis quelques semaines, tout a changé. Boutiques, bars et restaurants ont été démolis pour donner vie au projet de construction du pôle commercial et de restructuration du stade général Mathieu Kérékou (GMK). Un choix qui divise la population.
Des Béninois craignent un risque d’insécurité
Pour certains, cette initiative du gouvernement est un atout pour la nation béninoise. C’est le cas de Fidèle Kinkpohessi, Président du Cercle de Réflexion des Jeunes du Bénin. « Lors des matchs, il y aura plus d’affluence mais aussi plus de sécurité. Le gouvernement va aussi y penser. Pour moi, c’est un atout et un avantage pour les Béninois et les étrangers ».
Pour lui, ce centre commercial aura une grande visibilité et accessibilité. « Avec la police républicaine et la police sanitaire, le problème devrait être réglé. La construction d’un centre commercial va permettre d’accroitre notre économie », ajoute Fidèle Kinkpohessi.
Serge Dèfodji, lui, n’est pas inquiet. « Depuis toujours, notre stade est par excellence un lieu des échanges commerciaux, autour comme à l’intérieur. « Lors des matchs, il n’y avait pas d’insécurité. Avec un centre commercial répondant aux normes internationales, ça va engendrer davantage de sécurité », fait-il remarquer.
Une bombe atomique…
C’est pourquoi, Serge Dèfodji, jeune acteur politique propose au gouvernement de prendre des mesures. « A l’instar du Bénin, partout ailleurs, il y a toujours un petit marché qui s’anime autour des stades. Il n’y a donc pas de quoi s’inquiéter. Bien au contraire, on doit saluer l’initiative de vouloir organiser les choses. Avant, c’était le désordre total. Chacun venait s’installer, il y avait les vendeurs ambulants, des travailleuses du sexe. La construction va pouvoir mettre fin à ça ».
Un avis que ne partage pas cet ancien haut cadre de la police républicaine qui a requis l’anonymat. « On ne peut pas mettre un marché et un stade au même endroit. C’est du jamais vu. C’est une bombe atomique, le jour où un match de football va dégénérer, ils vont tout casser. C’est une cible facile ».