Patrice Talon, juste fort devant les caméras, mais faible en coulisses ?

Emmanuel Macron et Patrice Talon
Ph: GouvBénin
Dans son discours, Emmanuel Macron évoque une relation militaire renouvelée avec le Bénin, un partenariat présenté comme stratégique et équilibré. Mais les Béninois, eux, restent dans le flou le plus total sur les détails de cet accord. Quels sont les termes de cette coopération militaire ? Quels engagements le Bénin a-t-il pris ? Quels avantages ou contraintes en découlent pour le pays ?
Le silence des autorités béninoises sur ce dossier est assourdissant. Aucune communication officielle, aucun débat parlementaire, aucune consultation publique n’a permis aux citoyens béninois de comprendre les implications de cette nouvelle alliance. Or, lorsqu’il s’agit d’une question aussi cruciale que la défense nationale, l’opacité ne devrait pas avoir sa place dans une démocratie moderne.
Une posture présidentielle en contradiction avec le discours souverainiste
Patrice Talon aime se présenter comme un président fort, capable de tenir tête aux partenaires étrangers et de défendre la souveraineté béninoise. Pourtant, les propos tenus par Emmanuel Macron ne manquent pas d’ironie lorsqu’on les remet dans ce contexte.
Lorsque le président français affirme que « la France a laissé la primeur de l’annonce aux chefs d’État africains par politesse », il réduit ces dirigeants à de simples spectateurs d’une décision déjà actée. Si cette affirmation est vraie, alors quelle crédibilité Patrice Talon peut-il encore avoir auprès de son peuple ? Et si elle est fausse, pourquoi n’a-t-il pas pris la parole pour clarifier la situation et défendre l’honneur du Bénin ?
Le silence du président béninois face à un discours aussi condescendant est pour le moins troublant. Un dirigeant qui revendique l’autorité et l’indépendance de son pays ne peut rester muet lorsque son partenaire international tient des propos qui frôlent l’humiliation.
Une diplomatie à sens unique ?
Au-delà des questions de forme, c’est aussi le fond de cette coopération qui interroge. La France parle d’une réorganisation militaire, d’une formation accrue des forces armées béninoises, et d’une collaboration renforcée en matière de renseignement. Mais quels sont les véritables objectifs de cette présence militaire française au Bénin ?