Nouveau pacte financier mondial à Paris : la montagne a accouché d’une souris

Nouveau pacte financier mondial à Paris
A Paris, le problème de la dette a, pourtant, été, soigneusement, évité tout comme le changement du système financier mondial incarné par la Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale qu’il ne faut pas restructurer ni améliorer, mais totalement remplacer. On en est loin et personne en l’absence de Joe Biden, resté bien calé à Washington, ne pouvait en parler. Comment Macron peut-il élaborer un nouveau financier mondial sans la présence de Joe Biden, président du pays le plus riche du monde, sans Xi Jinping, la deuxième économie du monde et pays détenteur de plus de liquidités dans le monde, sans le premier ministre du Japon, sans le premier ministre britannique ? L’échec d’un tel sommet n’était-il pas prévisible ?
Une quarantaine de chefs d’Etat avaient pourtant effectué le déplacement à Paris pensant assister à une prise de conscience réelle des pays développés, suivie d’actions concrètes définies par ordre de priorité selon un chronogramme pour adresser les plaintes des pays du Sud, notamment, en matière de pertes annuelles liées au climat estimées entre 7 et 15 milliards de dollars par an, selon Dr. Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD).
Mais, il n’en sera malheureusement rien, les pays pollueurs ayant une fois de plus fait montre d’un désintérêt inquiétant lorsqu’ils se retrouvent sur le banc des accusés, et ont l’opportunité de corriger les conséquences de leurs actes passés.

Seules deux nations africaines (nous disons bien deux sur les 80 pays présents à Paris) repartent avec une nouvelle relativement bonne, la première étant le Sénégal qui s’est vu octroyer la somme de 2,5 milliards d’euros pour porter à 40%, en 2030, la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique, et la seconde étant la Zambie, qui après trois ans de négociations, a pu obtenir de ses créanciers une restructuration de sa dette. Pour y parvenir, la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a effectué une visite, à Lusaka, le 3 avril dernier, pour appeler à une résolution « rapide » de la dette de ce pays. La concrétisation de cette action commencée en amont, a été le Sommet de Paris.
En dehors du gain engrangé par ces deux pays, la seule avancée mais minime obtenue à Paris, est l’accord des pays prêteurs de suspendre le service de la dette en cas de catastrophe climatique. En espérant qu’on ne dissertera pas sur la notion de « catastrophe climatique ».
En dehors de ces deux cas, les autres nations du continent noir ont eu droit, comme à l’accoutumée, à de nouveaux engagements (sans lendemain), venant se rajouter aux nombreuses promesses passées jamais réalisées, dont elles ont d’ailleurs souvent du mal à toutes se souvenir. En effet, en 2020, les pays développés annonçaient la mise à disposition, sans condition particulière, de 100 milliards de dollars, par an, pour les pays du Sud en réponse à l’action climatique. Trois ans après, cette promesse non tenue est soudainement devenue une mesure d’accompagnement limitée aux gouvernements africains adoptant les énergies vertes.
