L’Association nationale des étudiants nigérians (NANS) a menacé de se mettre en grève pour protester contre le projet du gouvernement fédéral d’augmenter le prix du carburant en 2022.
Le directeur général du groupe de la Nigeria National Petroleum Corporation (NNPC), Mele Kyari, a annoncé cette semaine que les subventions au carburant seraient supprimées en 2022, et que le prix du carburant pourrait donc coûter 340 N par litre. Une mesure qui fait l’objet d’une grande polémique depuis son annonce.
Face à cette nouvelle proposition, le NANS menace les autorités de plonger le pays dans un véritable chaos si jamais, le prix du carburant augmente. A en croire l’association, elle collaborera avec le Nigeria Labour Congress (NLC) et d’autres organisations de la société civile pour rejeter les plans d’augmentation du carburant par le biais d’une fermeture à l’échelle nationale.
Le président de la NANS, Sunday Asefon, dans un communiqué rendu public le vendredi 26 novembre, a déclaré au gouvernement fédéral que les Nigérians souffrent et ne peuvent plus se permettre de faire face à une augmentation du prix du carburant. «NANS s’efforce toujours de donner un sens à cette étrange proposition. Au nom des millions d’étudiants nigérians qui souffrent, de leurs parents et d’autres membres de leur famille, nous rejetons cette proposition maléfique socio-économique et nous y résisterons » a-t-il indiqué.
Selon le président de l’association, les étudiants soufrent déjà assez ne mérite pas qu’on en rajoute à leur souffrance. « Les Nigérians souffrent vraiment. Nous sommes dans une situation socioéconomique désespérée. Nous pleurons dans nos cÅ“urs et nos âmes. Nous mourons en silence. Nous ressentons l’agonie et l’angoisse parce que nous sommes pratiquement impliqués. Toute tentative d’aggraver les malheurs sociaux et les menottes économiques auxquels nous sommes déjà confrontés et que nous portons sera non seulement déraisonnable mais imprudente. Cela reviendra à tester la patience des Nigérians trop loin. Et nous souhaitons mettre en garde contre cela. Le pays est très tendu. Au cas où le gouvernement ne serait pas au courant, nous leur transmettons ces renseignements gratuitement maintenant.
Les étudiants menacent le gouvernement des éventuelles conséquences qui vont se faire remarquer si jamais ils s’entêtent à adopter cette mesure. «Encore une fois, nous conseillons de ne pas laisser le gouvernement l’étirer davantage. Les conséquences seront désastreuses. Le peuple est déjà enflammé, et le mensonge engendrera le mensonge. Nous en avons assez. ».
L’association lance un appel à tous les étudiants à se être prêt pour lutter au cas le gouvernement ne prêtera pas une oreille attentive à leur demande. «Alors que nous espérons que le gouvernement fédéral tiendra compte de cet avis patriotique, nous appelons tous nos camarades, alliés et toutes les structures de la NANS à être sur le qui-vive. Personne ne doit être influencé ou distrait. Parce que la liberté vient par la lutte, nous lutterons pour nous libérer d’autres chaînes socio-économiques », a-t-il déclaré.
NANS, a également dénoncé la proposition annoncée par le ministre des Finances, du Budget et de la Planification nationale, Zainab Shamsuna Ahmed, selon laquelle cinq mille nairas seraient versés à 40 millions de Nigérians vulnérables pour amortir l’effet de la suppression des subventions sur le carburant