Nigeria: dans le sud-est, des villes quasi-désertes après un appel de séparatistes
Les grandes villes du sud-est du Nigeria étaient quasiment désertes lundi après l’appel lancé par un groupe séparatiste à une journée « ville morte » pour protester contre l’arrestation de son chef, ont indiqué des témoins joints au téléphone par l’AFP.
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Le mouvement des peuples indigènes du Biafra (Ipob), un groupe interdit par les autorités qui prône la sécession du sud-est du Nigeria, peuplé en majorité de membres de l’ethnie igbo, a appelé les commerçants à fermer chaque lundi leur boutique pour exiger la libération de son chef, Nnamdi Kanu.
Ce dernier a été arrêté au Kenya après quatre ans de cavale selon ses avocats, et ramené fin juin au Nigeria, pour être jugé, accusé notamment de « terrorisme » et de « crime de trahison ». Owerri, la capitale de l’Etat de Imo, était désertée par les habitants, tandis que les routes, habituellement embouteillées, étaient vides, et les marchés et boutiques quasiment tous fermés, selon des habitants.
« Je ne pensais pas que l’ordre des séparatistes serait suivi à ce point. Regardez la route, il n’y a personne », témoigne un commerçant local Chinonso Agomuo.
A Enugu, la capitale de l’Etat du même nom, les grandes artères étaient particulièrement calmes. « Les banques n’ont pas ouvertes. Et même les marchés sont fermés », dit un chauffeur de moto Christian Ekekwe.
L’Ipob rêve de voir renaître la défunte République du Biafra, dont la proclamation d’indépendance avait entraîné une guerre civile de 30 mois entre 1967 et 1970. Le conflit avait fait plus d’un million de morts, principalement des Igbo, surtout de famine et de maladie.
Ces derniers mois, des violences ont éclaté dans les Etats du sud-est, causant la mort d’au moins 127 policiers ou membres des services de sécurité, selon la police. Les autorités accusent l’Ipob et son aile paramilitaire, l’ESN (Réseau sécuritaire de l’Est) d’être à l’origine de ces violences, ce qu’ils nient.