Le délai fixé au diplomate français pour quitter le sol nigérien s’est achevé ce dimanche 27 août. Paris a rejeté la demande des militaires putschistes, qui ont réitéré samedi lors d’un meeting leur volonté de chasser tous les Français du pays.
Les putschistes avaient donné 48 heures à l’ambassadeur français pour quitter le Niger. Mais la France n’entend pas céder au chantage. Que va-t-il se passer désormais ? « Selon la junte militaire qui est ici au pouvoir, l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, est présent illégalement sur le sol du Niger« , rapporte le journaliste Nicolas Bertrand, à Franceinfo, dimanche 27 août.
Depuis le début, Paris a toujours tenu la même ligne. « Elle considère que les militaires qui ont pris le pouvoir sont illégaux, et donc ils n’ont pas l’autorité pour demander le départ d’un ambassadeur », ajoute Nicolas Bertrand. Des unités de police supplémentaires sont désormais présentes dans le quartier de l’ambassade de France.
Vendredi soir, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), dirigé par le général Abdourahamane Tiani, avait annoncé sa décision d’expulser l’ambassadeur Sylvain Itté pour n’avoir pas répondu à une «invitation» du ministère des Affaires étrangères et pour «d’autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger». Il avait été donné au diplomate quarante-huit heures pour quitter le pays, soit jusqu’à ce dimanche soir.
Paris avait répliqué à l’ultimatum dès vendredi soir en affirmant que «les putschistes n’ont pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues», celles du président Bazoum. La France disposait au moment du coup d’Etat de 1 500 soldats dans le pays, participant à la lutte contre les groupes jihadistes, qui ont poursuivi leurs actions ces dernières semaines.