Réunis samedi 12 juin sur la situation politique du Niger, les parlementaires de la CEDEAO ont, en grande majorité écrasante, opté pour la voie diplomatique et dénoncé les sanctions imposées par l’organisation sous-régionale au Niger. Parallèlement, ils ont déclaré leur opposition à une éventuelle intervention militaire de l’organisation au Niger.
Pour une première depuis le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger, le Parlement de la CEDEAO s’en est pris à cÅ“ur le sujet, lors de sa session du samedi 12 août 2023. Après la présentation d’un mémorandum sur la situation politique qui prévaut au Niger, depuis le 26 juillet 2023 et la prise du pouvoir par la junte militaire du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la parole a été donnée aux députés et sur les 21 interventions enregistrées par la plénière, 18 se sont prononcées contre une quelconque intervention militaire au Niger, 2 pour et une sans avis sur la question.
Selon l’Agence de Presse Africaine, les députés qui sont pour l’intervention militaire de la CEDEAO au Niger, soutiennent que le Parlement de la CEDEAO ne doit pas aller à l’encontre des décisions prise par l’organisation, tandis que ceux qui sont contre, évoquent des conséquences graves, notamment socio-économique et sécuritaire, non seulement pour le Niger, mais aussi et surtout, pour la sous-région ouest-africaine en général.
La junte ouverte au dialogue avec la CEDEAO
Au Niger, la junte militaire qui était réfractaire au dialogue avec la CEDEAO au début, s’est dite ouverte aux pourparlers avec l’organisation sous-régionale. Ce, après un deuxième sommet extraordinaire à l’issue duquel, la CEDEAO a ordonné l’activation et le déploiement de sa force d’intervention militaire sans pour autant mis une croix sur l’option diplomatique. Pendant qu’on y est, la junte a émis un autre communiqué annonçant vouloir poursuivre le président Bazoum pour « haute trahison ».
« Le gouvernement nigérien a réuni à ce jour » les « preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes le président déchu et ses complices locaux et étrangers », a déclaré le colonel major Amadou Abdramane, un des membres du régime, dans un communiqué lu à la télévision nationale.