Le ministère malien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadrice des États-Unis au Mali, Rachna Korhonen, pour exprimer les vives protestations du gouvernement face aux accusations portées contre la République du Mali. Cette convocation fait suite aux restrictions de visa imposées par les États-Unis à deux officiers de l’armée malienne, en lien avec le rapport des Nations unies sur les événements de Moura.
Le gouvernement malien a exprimé son mécontentement envers les États-Unis suite à leur décision unilatérale de restreindre les visas de deux officiers de l’armée malienne, le colonel Moustapha Sangaré et le major Lassine Togola. Les autorités américaines reprochent à ces responsables militaires d’être impliqués dans des violations des droits humains liées au massacre de Moura en mars 2022, qui aurait causé la mort de plus de 500 personnes selon l’ONU.
Le gouvernement malien conteste ces accusations et a qualifié le rapport des Nations unies de « biaisé » tant sur son approche que sur son contenu. En réaction, le Mali a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits des Nations unies et ses collaborateurs, les accusant d’espionnage, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État et de complot militaire.
La convocation de l’ambassadrice américaine par le ministère malien des Affaires étrangères vise à exprimer les vives protestations du gouvernement et à souligner l’extrême gravité des accusations portées contre le Mali. Le gouvernement malien est préoccupé par le message véhiculé par les États-Unis, qui remet en question la présomption d’innocence des officiers concernés et jette le discrédit sur l’ensemble de l’institution militaire.
Cette situation a exacerbé les tensions entre le Mali et les États-Unis, qui ont également pris des mesures à l’encontre du Russe Ivan Alexander Maslov, patron du groupe paramilitaire Wagner au Mali. Le département du Trésor américain a décidé de geler et confisquer ses avoirs situés aux États-Unis.