Le Mali a décidé lundi, de rompre ses accords de Défense avec la France. Bamako relève des « insuffisances graves » et des « atteintes flagrantes à la souveraineté nationale ».
La flamme de tension qui brûle entre Bamako et Paris n’est pas prête à s’éteindre. Alors que tout semble connaître une accalmie progressive avec la nomination discrète par Paris, d’un chargé des Affaires à son ambassade à Bamako, le Mali a pris unilatéralement, la décision de rompre ses accords de Défense avec la France.
Dans son communiqué lundi, l’Etat malien n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer avec fermeté le Traité de coopération en matière de défense, signé le 16 juillet 2014 avec la France ainsi que les Accords déterminant le statut des forces Barkhane et Takuba.
« Insuffisances graves » et des « atteintes flagrantes à la souveraineté nationale »
Bamako souligne des «Â insuffisances graves » et des «Â atteintes flagrantes à la souveraineté nationale » et dénonce : «Â le Traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014, conformément aux dispositions de son article 26 alinéa 4 ainsi libellé : « Chaque Partie peut dénoncer le présent traité par le biais d’une notification écrite ».
« Cette dénonciation prend effet six mois après réception de la notification par l’autre Partie », précise le communiqué qui dénonce aussi « avec effet immédiat, l’accord des 7 et 8 mars 2013 déterminant le statut du détachement français, applicable à la Force Barkhane et le Protocole additionnel des 6 et 10 mars 2020 déterminant le statut des détachements
non français de la Force Takuba » et ce, toujours selon le communiqué, « conformément à la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 dont la articles pertinents prévoient les modalités de dénonciation d’un accord, lorsque celles-ci ne sont pas déterminées expressément (Article 56) ou en cas de violation manifeste de l’accord par l’une des parties, permettant à l’autre partie de le dénoncer. (Article 60) ».
Pour justifier sa décision, le Mali évoque « avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France ». Bamako en veut notamment pour preuve, entre autre, l’attitude unilatérale du partenaire français, qui a décidé les 03 et 07 juin 2021, sans consulter au préalable le Mali, de suspendre les opérations conjointes avec les Forces Armées Maliennes (FAMa) et de mettre fin à l’opération Barkhane. Aussi, « les multiples violations de l’espace aérien malien opérées par des aéronefs militaires français ».Â