Les restrictions imposées par les pays occidentaux sur la Russie portent atteinte à la confiance dans le système économique formé après la signature des accords de Bretton Woods qui ont permis au dollar de devenir la principale devise de réserve, a déclaré le directeur du département de l’Amérique latine du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Chtchetinine dans une interview accordée à l’hebdomadaire cubain Orbe.
« Ils ont volé une moitié de nos réserves de change déposées dans les banques occidentales ce qui porte atteinte à toute crédibilité du système économique établi dans le cadre des accords de Bretton Woods », a-t-il indiqué.
Dans le cadre du système de Bretton Woods, depuis 1944, l’or a gardé le statut de moyen de paiement international et d’unité de compte alors que deux devises de réserve, le dollar et la livre sterling, ont été introduites. Néanmoins, c’est le dollar qui est devenu la principale devise de réserve ce qui s’expliquait par sa stabilité. Le dollar était défini en or et des taux de change fixe ont été établis pour toutes les monnaies des pays du système de Bretton Woods. En 1971, le président américain Richard Nixon a suspendu la convertibilité du dollar en or.
Selon Alexandre Chtchetinine, les sanctions occidentales contre Moscou ont violé toutes les règles de l’économie du marché. Le diplomate estime que cette politique est dirigée non seulement contre la Russie mais aussi contre le reste du monde et notamment les pays occidentaux. « Le monde est très varié et complexe aujourd’hui. C’est pourquoi toute tentative de dominer est vouée à un échec humiliant comme c’était le cas avec l’opération des États-Unis en Afghanistan », a-t-il ajouté.
Le 24 février, le président russe Vladimir Poutine a annoncé la tenue d’une opération militaire spéciale en Ukraine en réponse à l’appel à l’aide des dirigeants des républiques du Donbass. Il a souligné que les projets de Moscou ne comprenaient pas l’occupation des territoires ukrainiens, l’objectif étant la démilitarisation et la dénazification du pays. En réponse, les États-Unis, l’UE, le Royaume-Uni, ainsi que plusieurs autres États ont déclaré qu’ils imposaient des sanctions contre des personnes physiques et morales russes.