L’élection en France reflète la désillusion de la population dans les partis politiques

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« Les élections en France ont montré que la majeure partie de la population est de plus en plus déçue par les partis traditionnels. Je rappelle que [le président français Emmanuel, ndlr] Macron est venu de nulle part. Cette tendance avait déjà commencé à l’époque, mais elle n’a fait que se confirmer maintenant », a-t-il fait savoir.
À son avis, la défaite écrasante des socialistes et des républicains, qui ont remporté ensemble seulement environ 6%, « indique que la société française est divisée, mais elle attend toujours des changements ». « C’est un éloignement de plus de ce qu’on appelle la politique classique. Et, encore une fois, M. Macron, en ce sens, semble continuer à symboliser l’éloignement de la position classique. Soit des changements plus radicaux liés à Mme [candidate du Rassemblement National, Marine, ndlr] Le Pen. Le fait que les résultats des deux politiciens soient proches montre que deux semaines intéressantes nous attendent avec la France », a indiqué le vice-ministre.
Le Pen, une menace plus considérable pour Macron qu’en 2017
Le second tour de la présidentielle en France, un nouveau duel entre le président sortant Emmanuel Macron et la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen, ne sera pas une répétition des élections de 2017, parce que la rivale du chef d’État a considérablement amélioré son image. C’est ce qu’a annoncé la politologue Chloé Morin dans une interview au quotidien Ouest-France.
« Elle a réussi à se dédiaboliser complètement aux yeux d’un bon nombre d’électeurs. Quand on les interroge, beaucoup disent: « Elle est proche de nous, elle nous comprend. » Elle a réussi à ancrer cette image de proximité et à désactiver les craintes liées à son parti, à son héritage. Cette stratégie s’inscrit en faux avec celle d’Emmanuel Macron qui est perçu comme arrogant, méprisant et déconnecté », a-t-elle précisé.
Selon l’experte, un autre avantage de la présidente du Rassemblement national réside dans sa priorité annoncée d’améliorer le pouvoir d’achat des Français: « Elle a capitalisé dessus à un moment où la guerre en Ukraine a amplifié la préoccupation des électeurs sur cette question ».
Chloé Morin souligne que les propos des deux candidats tenus après le premier tour reflètent la même stratégie: Emmanuel Macron a appelé à un grand mouvement politique, tandis que Marine Le Pen veut réunir autour d’elle tous ceux n’ont pas soutenu le président sortant. Selon l’experte, « une partie de la France fonctionne avec une sorte de « tout sauf Macron », de même qu’une autre partie est dans le « tout sauf Le Pen ».