Présent, jeudi 16 septembre, au sommet extraordinaire de la CEDEAO à Accra au Ghana, le Nigéria a invité l’institution sous-régionale à mettre la pression sur les autorités guinéennes pour un retour à un régime démocratique dans le pays.
Représenté par son vice-président, Yemi Osinbajo, le Nigéria a assisté, jeudi 16 septembre, au sommet extraordinaire de l’autorité des chefs d’État et de gouvernement des États membres de la CEDEAO sur la situation politique dans les républiques de Guinée et du Mali, qui s’est tenu à Accra au Ghana. Un sommet qui intervient quelques jours après l’éviction du président guinéen, Alpha Condé, chassé par des militaires qui ont pris le pouvoir. Depuis, la CEDEAO a suspendu le pays jusqu’à nouvel ordre.
S’exprimant sur la situation de ce pays ouest-africain, le vice-président nigérian, Yemi Osinbajo, a appelé à la libération sans condition du président déchu et a invité à davantage de pression sur les putschistes pour un retour du pays à un régime démocratique. « Il est également important que la CEDEAO insiste simplement pour qu’il y ait un retour immédiat à un régime civil », a-t-il déclaré.
Le numéro 2 nigérian a par ailleurs appelé à ce que des sanctions strictes soient prises par l’organe régional car, a-t-il ajouté, « nous devons nous assurer que les sanctions de la CEDEAO atteignent les objectifs visés ». Dans son discours, Osinbajo a également lancé un appel aux organismes mondiaux et aux partenaires au développement de l’Afrique pour que des dispositions soient prises pour empêcher les changements de régime sur le continent.
«À cet égard, je pense que nous devrions engager toutes les parties prenantes bien intentionnées, y compris l’Union africaine, l’Union européenne, les Nations Unies, les partenaires de développement et les institutions financières, à se joindre à la prise de mesures plus strictes en imposant des interdictions de voyager et en gelant les avoirs financiers offshore des putschistes et leurs collaborateurs pour s’assurer qu’ils ramènent le pays à la démocratie immédiatement », a-t-il conclu.
La CEDEAO annonce des sanctions contre les putschistes en Guinée
Selon un communiqué publié à l’issue du sommet extraordinaire, la CEDEAO a déclaré avoir décidé de « maintenir la suspension de la Guinée de toutes les instances dirigeantes de la CEDEAO jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel, afin d’assurer le déroulement des élections présidentielles et législatives dans les six mois afin de rétablir l’ordre  constitutionnel en République de Guinée, d’imposer des sanctions, conformément aux protocoles de la CEDEAO en vigueur, d’interdiction de voyager aux membres du CNRD (junte militaire guinéenne) et aux membres de leurs familles et de geler leurs avoirs financiers ».
L’institution sous-régionale a également appelé « l’Union africaine, l’Union européenne, les Nations Unies et d’autres partenaires multilatéraux et bilatéraux à soutenir la mise en Å“uvre de ces sanctions ; veiller à ce qu’aucun membre de la junte militaire ne soit autorisé à se présenter à l’élection présidentielle ».