Drame des bipers au Liban : un avertissement pour l’Afrique

Drame des bipers au Liban Ph: AFP
L’attaque, attribuée à Israël, a ciblé le Hezbollah, un parti politique libanais considéré une organisation terroriste par une poignée de 12 pays, dont les États-Unis et Israël. Ces derniers, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, ont ciblé une infrastructure largement civile, utilisant des explosifs placés dans des dispositifs couramment utilisés dans le secteur de la santé, les bipers. Cette attaque a pris pour cible des personnes innocentes, et montre à suffisance une nouvelle fois les dérives de l’usage de la technologie pour perpétrer des crimes de guerre.
Fait troublant, les États-Unis étaient parfaitement au courant de cette attaque à venir. Le 29 août, tout le personnel médical de l’hôpital de l’Université Américaine de Beyrouth avait vu ses bipers remplacés, les épargnant ainsi du carnage. Ce détail montre une coordination tacite entre les puissances occidentales, et renforce l’idée que ces acteurs internationaux jouent un rôle trouble dans les conflits armés en dehors de leurs frontières.
Leçon 1 : l’Afrique doit s’interroger sur ses choix technologiques
Cette attaque au Liban n’est pas sans répercussions pour l’Afrique. Elle révèle la dangerosité intrinsèque des chaînes d’approvisionnement technologique mondialisées, souvent dominées par les États-Unis et leurs alliés.
En Afrique, les États doivent se poser une question fondamentale : peut-on encore faire confiance à des équipements technologiques, qu’ils soient destinés à des usages militaires, sanitaires ou même de la vie courante, provenant de ces puissances ?
Comme le souligne le cas du Mali, qui a vu l’annulation de la livraison d’un avion militaire équipé d’un transpondeur américain, les États africains restent vulnérables aux sanctions et manipulations des puissances occidentales. Les technologies achetées aux États-Unis ou en Europe sont parfois utilisées comme des leviers de pression géopolitique, paralysant les pays africains lorsque ces derniers refusent de se conformer aux volontés de l’Occident.
Leçon 2 : la souveraineté technologique africaine est une nécessité urgente
L’incident libanais montre également que la technologie peut être transformée en arme. Si aujourd’hui ce sont des bipers, demain, ce pourraient être des téléphones, des ordinateurs, voire des voitures connectées, tous pouvant être piratés ou modifiés pour servir des intérêts étrangers. Cette prise de conscience impose aux États africains de réévaluer leurs politiques d’achat et de consommation de technologies.