Le débat du 3è mandat: la cour en dira-t-elle plus que Patrice Talon ?
Le Bénin est à nouveau secoué par un débat qui semblait pourtant clos : celui du troisième mandat. Alors que le second mandat du président Patrice Talon approche de son terme, la question d’une nouvelle candidature pour 2026 refait surface, alimentée par des interprétations liées à la révision constitutionnelle de 2019.
Le président béninois, Patrice Talon
PH: Présidence du Bénin
Dans ce contexte, la Cour constitutionnelle est appelée à trancher, mais comment pourrait-elle aller à l’encontre des affirmations répétées du chef de l’État lui-même ? Comment pourra-t-elle faire une autre interprétation de dispositions qui ne souffrent d’aucune ambiguïté? Ce débat est-il devenu une tradition au Bénin pour chaque fin de mandat constitutionnel?
Un président ferme sur la question
Depuis plusieurs années, Patrice Talon n’a cessé de réaffirmer son opposition à toute velléité de prolongation au pouvoir. En février 2024, il déclarait avec clarté : « La question du troisième mandat est derrière nous. Le Bénin est un autre pays. Nous avons tourné cette page. » Ce rappel s’inscrit dans une série de prises de position où le président a martelé son engagement pour l’alternance et la limitation des mandats, qu’il considère comme une garantie essentielle de la démocratie.
Dans un discours empreint de fermeté, Talon allait jusqu’à préciser que « nul ne peut désormais exercer de sa vie plus de deux mandats au Bénin, que la Constitution soit nouvelle ou qu’il s’agisse d’une nouvelle République. » Ces propos ne laissent pas de place à l’ambiguïté. Alors pourquoi ce débat persiste-t-il ?
Une révision constitutionnelle source de confusion
La révision de la Constitution en 2019 a introduit des changements substantiels dans le cadre institutionnel béninois. Parmi ces modifications figurent l’introduction d’un poste de vice-président et l’allongement du mandat des députés. Ces transformations ont conduit certains à avancer que le Bénin serait entré dans une nouvelle République, ouvrant ainsi la possibilité pour Patrice Talon de briguer un « second mandat » dans ce nouvel ordre institutionnel.