La fermeture des frontières terrestres et aériennes décidée par la CEDEAO après le putsch du 26 juillet ne penalise que les relations entre le Bénin et le Niger.
Les sanctions décidées par la CEDEAO, notamment la fermeture des frontières d’avec le Niger, sont diversement appliquées par les pays membres de l’organisation. Selon une enquête menée sur le terrain par « L’évènement Précis « , même le président nigérian, président en exercice de la CEDEAO a fait preuve de flexibilité dans la mise en Å“uvre de cette mesure.
Selon les résultats de l’enquête, malgré la présence  des agents des forces de sécurité nigérians (douaniers, militaires et policiers), les biens et les personnes ont circulé sur  des voies de contournement, donc des voies secondaires . Selon un officiel nigérian que le journal affirme avoir contacté, « La fermeture des frontières ne pénalise que les relations entre le Bénin et le Niger ».
Alors que dans le pays de Patrice Talon on continue de traiter de putschistes les nouveaux dirigeants du Niger, à la tribune des Nations Unies, le mardi 19 septembre 2023, le président nigérian Bola Tinubu a fait savoir à la face du monde qu’il négocie avec la junte au pouvoir à Niamey. Le Président en exercice de la CEDEAO parle même de gouvernement militaire. « Pour ce qui est du Niger, nous sommes en train de négocier avec le gouvernement militaire. », avait déclaré le président nigérian.
Ce qui est étonnant dans la mise en Å“uvre de ces mesures, c’est que le président Bola Tinubu n’a mis aucun dispositif en place au Nigéria pour faire respecter les sanctions prises le 30 juillet par l’instance régionale à l’encontre du Niger. Et ce n’est pas tout: des marchandises  transitent  par le port de Lomé pour Niamey.
En eeffet, depuis l’annonce des sanctions, une bonne partie des marchandises qui entrent au Niger transitent par le port de Lomé. Pourtant autrefois, c’était le port de Cotonou qui assurait ce transit. Du Togo, les transporteurs transitent par le Burkina-Faso grâce à un cordon sécuritaire qui les conduit jusqu’à Niamey.
De son côté, le Bénin qui a mis en place un blocus à la frontière de Malanville subit les effets de cette fermeture de frontière au moment où ses deux voisins, le Togo et le Nigéria aident allègrement les Nigériens, mettant en avant la fraternité légendaire entre leurs peuples.
Le Bénin est donc l’unique pays qui applique les décisions de la CEDEAO contre le Niger quand on sait que le Burkina-Faso et le Mali se sont déjà opposés à l’application de ces mesures, au début de la crise.
Dans ce jeu de la CEDEAO, seul le pays de Patrice Talon semble être pris au piège en voulant appliquer à la lettre les mesures prises par l’organisation sous régionale. Les autorités de Cotonou doivent revoir leur copie puisqu’elles n’auront désormais le choix que de composer avec les nouveaux hommes du Niger. La page Bazoum semble définitivement fermée.