La Russie annonce le déploiement d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie
En décidant de livrer à Kiev des obus à uranium appauvri, Londres a provoqué une nouvelle escalade. Lors d’une interview diffusée par la télévision russe, Vladimir Poutine a annoncé le déploiement d’armes nucléaires tactiques sur le territoire de son allié biélorusse.
Le président russe Vladimir Poutine (à droite) et le président biélorusse Alexandre Loukachenko (à gauche) participent à une cérémonie à Rzhev, en Russie, le 30 juin 2020.
(MIKHAIL KLIMENTYEV/SPUTNIK/AFP via Getty Images)
Vladimir Poutine agite une nouvelle fois l’épouvantail de l’arme nucléaire dans le contexte du conflit ukrainien. Lors d’un entretien à la télévision russe diffusé samedi 25 mars, le chef d’Etat a annoncé le déploiement d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie.
« Il n’y a rien d’inhabituel ici : les Etats-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés », a justifié le dirigeant russe, ajoutant avoir l’accord de Minsk pour cette opération. « A partir du 3 avril, nous commençons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d’un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie », a détaillé Vladimir Poutine.
Le président russe présente cette décision comme une réponse à l’envoi de munitions à uranium appauvri à l’Ukraine par Londres, évoqué par la vice-ministre de la Défense britannique le 20 mars. De quelles armes parle-t-on exactement ? Quelles seront les conséquences de leur déploiement ?
La Russie a pris la Biélorussie en « otage nucléaire », a estimé dimanche l’Ukraine à la suite de l’annonce par le président Vladimir Poutine de ce déploiement d’armes nucléaires « tactiques » sur le territoire de son allié. L’Ukraine a aussi appelé ce dimanche à organiser une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU et exhorté les Occidentaux et la Chine à mettre fin au « chantage nucléaire » russe. Le gouvernement allemand a dénoncé de son côté « une nouvelle tentative d’intimidation nucléaire » de la part de la Russie.