La piètre place de la philosophie au Bac au Bénin et ses conséquences: que faire ?

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Avant de nous attarder sur le sujet annoncé plus haut, permettez-nous une petite digression s’il en est. La voici : nos sociétés modernes vivent des malaises profonds dus à la crise environnementale et aux crises socio-politiques. Le Bénin n’est pas en marge de ces phénomènes redoutables. En témoigne les changements climatiques ressentis depuis quelques années maintenant au pays de Kaba et de Behanzin, l’irrégularité des saisons, les tensions politiques, la guerre (le terrorisme au nord du pays). Ainsi, on assiste à une crise environnementale et sociale alarmantes sans précédent au Bénin.
L’origine de la crise, la négligence de la philosophie.
L’homme dans sa recherche de l’intérêt détruit la nature, orchestre des guerres. L’état actuel de l’ampleur des dégâts dus aux activités scientifiques, techniques et économiques nous questionne sur notre relation avec la nature. Les guerres, les terrorismes dus aux progrès nous poussent en outre à nous questionner sur notre rapport avec autrui. La réponse la plus importante parmi tant d’autres à ces problèmes liés à la technoscience et à l’économie, c’est l’éducation. Or dans cette éducation, il y a des disciplines. Ce sont les disciplines enseignées qui déterminent le profil du citoyen responsable équilibré dans ses activités économiques et dans ses rapports avec la nature et avec autrui.
En effet, l’équilibre entre le matériel et l’humain dépend de l’équilibre entre les matières à visée de création des richesses matérielles et celles du développement du sens moral. Mais cet équilibre n’est pas observé dans l’enseignement au Bénin. Ce constat doit inquiéter l’homme avertit. Les matières enseignées dans nos lycées et collèges donnent toute la primauté aux matières qui poursuivent l’intérêt au détriment de la philosophie dont le but fondamental est d’humaniser.
Si la tendance des pays développés actuellement c’est l’introduction de la philosophie dès le primaire, c’est bien sa clochardisation qu’on observe au Bénin au secondaire et peut être bientôt à l’université si l’on ne prend garde. Puisque celle-ci dépend de celle-là. La philosophie est malmenée dans notre pays et il faut la restaurer, corriger au plus vite le tir si l’on veut avoir moins de problème dans notre société.
Les fondements de notre crainte
Un coup d’œil jeté sur les coefficients affectés à cette discipline importante pour permettre l’équilibre nécessaire à la protection de la nature et à la paix sociale corroborent nos propos.
Dans les séries littéraires, plus précisément en A1 où très peu d’apprenants s’inscrivent, la philosophie a pour coefficient 4, en A2 et B, pour coefficient 3 tandis que au Burkina dans les séries littéraires le coefficient en philosophie c’est 5. Mieux en France, la discipline de Socrate, celle qui stimule la sagesse, l’harmonie avec la nature, avec soi-même et autrui, eh bien, le coefficient est de 8.