Janvier 2023, Djogbénou comme Koutché en 2015

Joseph Djogbénou, président démissionnaire de la Cour constitutionnelle
En effet, la veille on eut cru flairer quelque chose, même si dans les tuyaux, la rumeur de ‘’schéma’’ circulait. Avec l’audience avec le chef de l’État sans la moindre déclaration, suivie de celle avec le président de l’Assemblée nationale, c’était anodin.
De mémoire, au Bénin, les audiences entre le chef de l’État en exercice et le président de la Cour constitutionnelle n’interviennent que lorsqu’il y a des sujets de préoccupation nationale, ou si cette dernière veut faire une annonce sur un évènement qui engage l’institution auquel elle compte ‘’officielement’’ par voie de presse engager le président ou le tenir informer.
Mais comme le dit un proverbe bambara : « Si tu vois le margouillat se coudre un pantalon , c’est qu’il a un endroit par où faire sortir sa queue.».
Au point de presse organisé le lendemain suite à sa démission de la présidence de la Cour Constitutionnelle : «Je retourne à ma famille politique et la mienne, c’est l’Union Progressiste. Cette décision est nécessitée par l’appel de la conscience. J’ai souhaité reprendre l’engagement politique là où je l’avais laissé. Je souhaite que l’Union Progressiste accepte mon retour. Je suis candidat à tout ce que mon parti, l’Union Progressiste me confiera.» a-t-il déclaré.
Cette annonce a juste le mérite de lancer les hostilités de la campagne des législatives de janvier prochain en lui donnant un enjeu, après une 8ème législature qui visiblement n’a pas comblé les attentes populaires de la vitalité démocratique au Bénin.
Aussi vient-il relancer le débat sur le pedigree de qui devait siéger dans certaines institutions. Au delà des aptitudes, et proximité, les casiers à cocher avant d’accéder à de hautes juridictions nationales comme la Cour Constitutionnelle émergent pour la sauvegarde de la République, loin du tout politique.
Cependant, comme tout gouvernement a tendance, à contrôler le parlement, mieux quand les élections ont lieu après son installation, pire dans un contexte de second mandat, toute cette orchestration n’aura tout son sens qu’en offrant un véritable jeu démocratique de control du perchoir au parlement.