Haiti: des juges refusent d’enquêter sur l’assassinat du président Jovenel Moà¯se
Un mois, jour pour jour, après l’assassinat de Jovenel Moïse, tué à son domicile par un commando, l’enquête sur la mort du président haïtien n’a toujours pas débuté. Le doyen du tribunal peine à trouver un juge prêt à prendre l’affaire en charge.
Image d’illustration
L’enquête sur la mort du président Jovenel Moïse n’est visiblement pas pour bientôt. Un mois, jour pour jour, après l’assassinat du dirigeant haïtien, tué par un commando, l’enquête n’a toujours pas débuté. Et pour cause, le doyen du tribunal peine à dénicher un juge prêt à se saisir de l’affaire.
« C’est un dossier sensible et politique. Le juge avant d’accepter d’instruire le dossier pense à sa sécurité et à celle de sa famille. C’est pourquoi les juges d’instruction ne sont pas trop enthousiastes à l’idée d’accepter le dossier », a confié un juge à l’AFP.
L’insécurité et la criminalité politiques est monté d’un cran en Haïti depuis l’assassinat crapuleux de son président, plongeant le pays dans le chaos. Les enlèvements et les règlements de compte se sont accentués ces dernières semaines.
Selon le New York Times, les enquêteurs font quotidiennement l’objet d’intimidation et de menace et sont obligés de vivre comme des bêtes traqués.
« Plusieurs juges d’instruction ont déjà fait savoir au doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince qu’ils ne sont pas intéressés à travailler sur le dossier », a ajouté cette source judiciaire.
Face à la presse, le doyen du tribunal, Me Bernard Saint-Vi, a rassuré les magistrats de ce que le gouvernement assurera leur sécurité tout au long de l’enquête. « Nous avons demandé aussi des agents de sécurité pour le juge. Avant même de dire à quel juge on va confier le dossier, ces moyens devaient être mis à la disposition de ce dernier », a-t-il déclaré.