France – dissolution de l’AN : Emmanuel Macron joue t-il avec le feu ?

Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte se sont recueillis dimanche 18 SEPTEMBRE, devant le cercueil d’Elizabeth II à Londres
En réaction au lourd revers lors des élections européennes, le président français Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale (la chambre basse du parlement français) et d’organiser des élections anticipées. « La France a besoin d’une majorité parlementaire claire pour agir dans le calme et la concorde », a déclaré le président dans une allocution télévisée aux Français. – « Je convoque des élections législatives anticipées. Le premier tour aura lieu le 30 juin et le second tour le 7 juillet. »
M. Macron a ainsi reconnu la lourde défaite du parti présidentiel Renaissance aux élections du Parlement européen (PE), où il a obtenu deux fois moins de voix (15,4%) que le parti d’opposition de droite Association nationale, qui a été soutenu par 32% de l’électorat. La chambre basse du parlement a été dissoute pour la dernière fois par le président Jacques Chirac en 1997.
Un acte de courage et une posture gaulienne
Emmanuel Macron a justifié cette décision en affirmant qu’il ne pouvait plus gouverner efficacement dans le cadre actuel. Selon lui, la dissolution était une action nécessaire pour sortir de l’impasse politique et redonner la parole au peuple. « Je ne pouvais pas continuer à vivoter, il fallait agir, » a-t-il déclaré. Ce geste, qualifié de « courageux » par ses partisans, vise à clarifier la situation politique en France et à éviter l’immobilisme.
Les partisans de Macron, comme Sandro Godzi, candidat Renaissance, ont salué cette décision, la qualifiant de gaullienne. Ils estiment que le retour aux urnes est une manière de faire confiance au peuple et de nationaliser les enjeux politiques, en espérant obtenir une majorité claire à l’Assemblée nationale. « On ne peut pas choisir l’immobilisme, » a insisté Godzi, comme pour démontrer l’importance de répondre aux préoccupations intérieures des Français.
le RN vent debout, les Républicains plutôt dépités
Alexandra Masson, députée RN des Alpes-Maritimes, s’est félicitée de cette annonce. Selon elle, le Rassemblement National a longtemps demandé cette dissolution pour permettre un véritable changement. « Nous avons beaucoup travaillé, nous avons entendu le peuple, » a-t-elle affirmé. Le RN voit dans cette décision une opportunité de renforcer leur position et de répondre aux attentes des Français, notamment sur des sujets prioritaires comme l’immigration.
Christophe Gomard, représentant les Républicains, a critiqué cette décision, la qualifiant de risquée et imprudente. Selon lui, Emmanuel Macron joue avec le feu et contribue à la montée des extrêmes plutôt que de les réduire. « Ce n’est pas courageux du tout, » a-t-il déclaré, excluant toute alliance avec la majorité présidentielle.