Côte d’Ivoire : le hic de l’actualisation du fichier  électoral

Abidjan, capitale économique de la côte d’ivoire PH: PSI
L’opération, lancée du 19 octobre au 10 novembre, se déroule en Côte d’Ivoire ainsi que dans 21 pays abritant une importante diaspora ivoirienne. Dans le but d’inscrire obligatoirement 4,5 millions de citoyens non encore enregistrés parmi les 12,5 millions de personnes en âge de voter, la Commission électorale indépendante (CEI) entend rendre l’enrôlement au fichier électoral obligatoire. Néanmoins, une fois inscrit sur la liste électorale, chacun reste libre de voter, contrairement à certains pays où le vote est une obligation légale.
Pour figurer sur la liste, quatre critères doivent être remplis : être de nationalité ivoirienne, avoir au moins 18 ans, jouir de ses droits civils et politiques, et s’inscrire sur la liste électorale.
Du basculement pour basculement ?
Le basculement automatique des citoyens en âge de voter sur la liste électorale est en cours, mais la Côte d’Ivoire s’appuie encore sur un enregistrement électoral « mécanique », au lieu de tirer parti d’une base de données d’état civil dématérialisée. À l’approche de la présidentielle, les partis politiques se mobilisent pour encourager les citoyens à s’inscrire, multipliant les appels officiels et les activités de sensibilisation.
Cependant, d’autres formes de soutien, parfois offertes par les partis, peuvent être perçues comme une forme d’achat de conscience. Cette situation, bien que problématique, est souvent acceptée comme la norme. L’enrôlement sur la liste électorale devrait être un acte citoyen, non politique, bien que son usage serve souvent des objectifs partisans, rendant l’intervention des partis politiques dans ce processus discutable. Cela crée un sentiment de redevabilité et peut compromettre l’indépendance du choix électoral.
Méthodes archaïques ?
Le dispositif mis en place pour cette actualisation suscite des interrogations quant à son efficacité. Pourtant, des bases de données telles que celle de la Couverture Maladie Universelle (CMU), active depuis le 1er octobre 2019 et couvrant plus de 14 millions de personnes entre 2023 et 2024, pourraient être exploitées. À cela s’ajoutent les données de l’Office National de l’État Civil et de l’Identification (ONECI), chargé de l’État civil et de la Carte Nationale d’Identité (CNI).
Des exemples existent dans la sous-région où, même après l’extraction des données des populations en âge de voter, des opérations comme l’audit du fichier sont nécessaires pour garantir la crédibilité du processus et la constitution des listes dans les centres et bureaux de vote.