Conflit russo-ukrainien: faut-il craindre la fin de la démocratie?

Photo: Service de presse du président ukrainien via Agence France-Presse «La Russie doit perdre la guerre contre l’Ukraine», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’un discours au Parlement.
Alors que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche soulève des questions majeures sur l’issue du conflit et l’avenir des équilibres géopolitiques actuels, j’ai jugé utile de revisiter les arguments développés en 2022 dans une réflexion sur le conflit pour en évaluer la pertinence dans le contexte actuel. Cette réflexion se structure autour de quatre points clés : la rhétorique sécuritaire de Poutine, l’importance historique et culturelle de l’Ukraine pour la Russie, les réactions diplomatiques et militaires de l’Occident, les implications pour l’image internationale de la Russie et l’énigme Donald TRUMP, nouveau acteur majeur du conflit.
1. La rhétorique sécuritaire de Poutine : une justification qui s’effrite ?
En 2022, Vladimir Poutine justifiait l’invasion de l’Ukraine par des préoccupations sécuritaires, notamment la crainte de l’expansion de l’OTAN et la nécessité de protéger les populations russophones. Trois ans plus tard, cette rhétorique semble moins convaincante. L’OTAN, loin de reculer, s’est renforcée avec l’adhésion de la Finlande et la candidature de la Suède, tandis que l’Ukraine, malgré la guerre, continue de nourrir des ambitions d’intégration euro-atlantique. Les gains territoriaux russes sont limités, et la résistance ukrainienne, soutenue par des armes occidentales, a montré une capacité à repousser les forces russes dans certaines régions, comme lors de la contre-offensive de Kharkiv en septembre 2022 ou la libération de Kherson en novembre 2022.
De plus, la Russie a subi des pertes militaires significatives, avec des estimations faisant état de dizaines de milliers de soldats tués ou blessés. Les sanctions occidentales ont également limité la capacité de Moscou à moderniser son armée, ce qui a conduit à une dépendance accrue vis-à-vis des armes iraniennes (comme les drones Shahed) et nord-coréennes. Ces éléments montrent que la rhétorique sécuritaire de Poutine, basée sur la nécessité de protéger la Russie, est de plus en plus difficile à soutenir face à la réalité d’une guerre prolongée et coûteuse.