Burkina Faso: les autorités militaires annoncent des pourparlers en préparation avec les groupes djihadistes
Alors que la sécurité est la priorité annoncée du gouvernement de transition au Burkina Faso, le président Paul-Henri Sandaogo Damiba a décidé d’engager des pourparlers avec les groupes islamistes armés.
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Dans une déclaration vendredi, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, chef de la junte burkinabé, a annoncé la création de comités locaux pour rechercher le dialogue avec les groupes armés djihadistes et aider à rétablir la paix. Dans son adresse, Damiba a indiqué que cette décision visait « à créer les conditions d’un engagement total de tous autour du facteur clé qui est de recouvrer notre intégrité territoriale ».
« J’ai décidé de créer des comités locaux de dialogue et de rétablissement de la paix« , a-t-il déclaré. Les comités « feraient des démarches auprès des membres des groupes qui ne sont plus en contact avec la nation ». Ils seraient également chargés de « construire des ponts pour ceux qui … ont été entraînés dans une spirale d’extrémisme », a expliqué l’officier supérieur qui a pris le pouvoir en janvier dernier, évinçant le président d’alors Roch Kaboré, lors d’un coup d’Etat.
Damiba a également annoncé une interdiction pour les civils de vivre ou de travailler dans des « zones opérationnelles militaires » spécifiques et des restrictions sur les manifestations susceptibles de troubler l’ordre public ou de nécessiter le maintien de l’ordre par un grand nombre de forces de sécurité. « La recrudescence des attentats terroristes ces derniers temps ne peut et ne doit pas être interprétée comme un signe d’inaction ou d’inefficacité de ce que nous déployons sur le terrain », a assuré le président.
Le Burkina Faso est en proie à des attaques terroristes régulières du fait d’une insurrection djihadistes venue du Mali voisin. L’ancien régime a été chassé après avoir été accusé d’inefficacité face au terrorisme. Une assemblée de transition a pris ses fonctions dans la capitale Ouagadougou le 22 mars après l’adoption au début du mois d’une Charte de transition, élaborée entre la junte au pouvoir, les partis politiques, les syndicats et les organisations de la société civile. La Charte prévoit une période de trois ans avant la tenue des élections, Damiba étant interdit de se présenter.