Après l’attaque survenue à Inata dans le nord du Burkina Faso, la population de ce pays a organisé une grande manifestation pour réclamer le départ du président de la République Roch Marc Kabore du pouvoir.
Alors que la situation sécuritaire au Burkina Faso se dégrade et qu’une nouvelle attaque survenue dimanche dernier a endeuillée le pays, les tensions commencent à monter et la population est de plus en plus remontée contre le gouvernement et son chef, le président Kabore. En effet, près d’une centaine de soldats ont été tués à Inata lors d’une attaque sanglante d’hommes armés. Une situation qui a exacerbé la jeunesse de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso qui ont manifesté cette semaine.
Mercredi, c’est le tour des jeunes de la région de Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord, qui ont emboîté le pas à leurs compatriotes des autres villes pour exprimer leur mécontentement face à la situation sécuritaire du pays et aussi aux conditions de travail des militaires, et réclamer le départ du président Kabore.
Soldats affamés au front
En effet, il est apparu, sans confirmation, que les soldats victimes de l’attaque d’Inata dimanche, étaient affamés et fatigués par manque de ravitaillement en vivres et autres accessoires utiles à leur survie et leur performance sur le terrain. Selon le président du Conseil communal de la jeunesse de Kaya, Issaka Sawadogo, à quoi sert les avions de l’armée si on ne peut pas les utiliser pour ravitailler les soldats sur le champ de bataille.
«Pourquoi laisser des soldats affamés pendant que nous avons des avions pour les ravitailler en vivres et médicaments alors qu’ils sont capables de transporter des corps sans vie. Le président doit savoir qu’il est arrivé au pouvoir à travers une insurrection et que le peuple burkinabé ne dort pas. Il doit savoir que toute une vie ôtée est de sa responsabilité», a fustigé Issaka Sawadogo.
Une goutte d’eau de trop?
Cette situation intervient alors même que l’opposition du pays et une partie de la population accusaient déjà le président et son gouvernement de ne pas être à la hauteur de la tâche face à la détérioration de la situation sécuritaire du Burkina Faso. Des manifestations avaient déjà eu lieu plus tôt cette année pour la même raison et leur reprise n’augure de rien de bon pour le gouvernement.
Aussi, avec l’attaque de dimanche, la frustration s’est accentuée dans le rang de la population et les manifestations sont devenues spontanées sans que les politiques n’en appellent forcément à la mobilisation. Le président Kabore est-il dans ses derniers jours de gouvernance ? La question revient de plus en plus et il est crucial, pour le gouvernement burkinabé, de prendre les dispositions pour améliorer la sécurité dans le pays afin d’éviter une fin à la Compaoré.