Bénin : une mineure victime de viol accablée d’injures et de menaces à Calavi
Une jeune fille de 16 ans, élève en classe de 4ème et sa famille sont victimes d’injures et de menaces dans la commune d’Abomey-Calavi. Il est reproché à la jeune fille d’avoir dénoncé son violeur qui séjourne depuis quelques jours en prison.
La famille d’un violeur en veut à une jeune fille de 16 ans pour avoir emprisonné leur fils, le violeur. Selon les informations rapportées par Enongandé Hélèna CAPO-CHICHI, de l’ONG FND, cette même famille en Mai 2021, a conduit en prison, un meunier de 40 ans, qui a violé leur fille de 11 ans à Zinvié dans la même commune.
« En Juin dernier lors d’une visite domiciliaire que nous avons effectuée chez Innoncentia (prénom d’emprunt) cette jeune élève en classe de 4ème à Zinvié (Abomey-calavi) et victime de viol en Octobre 2020, elle nous informait qu’elle n’a pu valider l’année scolaire parce qu’à un moment donné, elle ne pouvait plus suivre les cours ni étudier à cause des menaces grandissantes », raconte l’ONG.
« Je ne peux plus continuer à vivre dans ce village »
En effet, depuis l’arrestation de son violeur, elle est objet de railleries, de moqueries, d’injures, d’humiliations, de mépris et de menaces de la part de ses camarades qui étaient des amis de son violeur, des bonnes dames vendeuses qui étaient des proches de la famille du violeur et certains des membres de sa famille.
« Le pire, leur village étant restreint, partout où elle passait, à l’école, au marché, au champ, elle était indexée et insultée. Parfois, elle était obligée de s’enfuir pour se cacher dans la brousse quand elle rencontrait un proche de son violeur en chemin. Impossible pour elle de se rendre à l’école un jour sans que personne ne lui rappelle son malheur et le faite que son violeur soit incarcéré par sa faute »
Enongandé Hélèna CAPO-CHICHI, ONG FND
Mieux, les proches du violeur en question ont promis à la jeune fille qu’ils feront tout leur possible pour qu’à la sortie de son violeur de la prison, qu’elle même vienne se coucher sur son lit pour lui demander de lui faire l’amour.
« Ils lui promettaient, qu’au plus un mois après la sortie de son violeur, qu’elle portera son enfant. Nous avions pris contact avec l’Association des parents d’élèves de son établissement. Ces derniers avec les autorités du collège ont pris des dispositions pour mettre fin à cette discrimination dans le collège », a rapporté Enongandé Hélèna CAPO-CHICHI.